L’un des objectif essentiel de ce gros investissement consiste en la «récupération additionnelle de plus de 1 milliard de barils équivalents pétrole d’hydrocarbures, ce qui augmentera le taux moyen de récupération ultime à 55%». C’est gigantesque, estiment les observateurs.
Annoncé, avant-hier par le président de la République, le groscontrat de 4 milliards de dollars, liant Sonatrach aux géants énergétiques mondiaux, Occidental, Eni et Total Energies a été signé hier. Un niveau d’investissement exceptionnel, destiné à faire de l’Algérie le principal fournisseur de gaz à l’Italie et par delà ce pays, à une grande partie de l’Europe occidentale. Un positionnement stratégique et une carte gagnante dans un processus futur de partenariat entre l’Algérie et l’Europe. Il faut savoir que ce contrat concerne le périmètre de Berkine (Blocs 404 et 208), situé à 300 km au Sud Est de Hassi Messaoud.
Dans un communiqué publié sur sa page Facebook, Sonatrach révèle que «ce contrat de type partage production, s’inscrit dans le cadre du protocole d’accord conclu entre Sonatrach et ses partenaires le 31 janvier 2021». Un dossier mûri sur plusieurs mois de négociation, mais que la guerre en Ukraine a certainement contribué à en hâter la conclusion.
Évoquant certains détail de l’accord quadripartite, la compagnie pétrolière nationale explique dans son communiqué que «les parties s’engagent à poursuivre le développement et l’exploitation de ce périmètre à travers un programme de travaux comprenant notamment :
Une acquisition sismique 3D haute densité ;
Le forage de 100 puits pétroliers ;
La reconversion de quarante-six puits, principalement en puits à procédé WAG ;
La réalisations d’études de schémas directeurs et d’optimisation des installations ;
L’implémentation de solutions Oilfield digitalization ;
La mise en oeuvre de 2 projets pilotes EOR (Enhanced Oil Recovery) ;
La réalisation de projets environnementaux relatifs à la réduction de l’empreinte carbone.
L’un des objectif essentiel de ce gros investissement consiste en la «récupération additionnelle de plus de 1 milliard de barils équivalents pétrole d’hydrocarbures, ce qui augmentera le taux moyen de récupération ultime à 55%». C’est gigantesque, estiment les observateurs. Cela équivaut à une découverte majeure d’hydrocarbures. Ce méga-contrat qui donne à la loi sur les hydrocarbures sa dimension internationale et promet d’être un appel d’air pour d’autres investissements dans le secteur de l’énergie, a nettement rehaussé l’importance de la grande commission mixte algéro-italienne. Celle-ci a donné lieu à la signature de nombreux accords et mémorandums entre les deux pays dans plusieurs secteurs d’activité. Au plan strictement économique on retiendra dans le Forum d’affaires algéro- italien, qui s’est poursuivi, hier, la présence de pas moins de 500 hommes d’affaires, dont 180 italiens. Une forte représentation qui a fait dire au Premier ministre, M. Aïmene Benabderrahmane, que «les entreprises italiennes devraient profiter des multiples opportunités d’investissement offertes par notre pays, notamment dans les secteurs de l’agriculture, des mines, du tourisme et de l’habitat que l’Etat entend développer pour répondre à la demande accrue». M. Benabderrahmane a, par ailleurs, insisté sur l’ambition de l’Algérie de parvenir à une «véritable industrie automobile », en «tenant compte de ses facteurs de succès, notamment l’augmentation du taux d’intégration, le transfert de technologie, et le développement de la soustraitance ».
Le message est on ne peut plus clair.
De son côté, le président du Conseil des ministres italien, M. Mario Draghi, a affirmé , avant-hier, que «les réformes engagées par l’Algérie augmentent la confiance des investisseurs, tout en leur accordant une grande opportunité pour le développement de leurs activités dans ce pays».
Après avoir rappelé les relations historiques solides entre les deux pays, le Président du Conseil des ministres italien a appelé à l’impératif de travailler «main dans la main dans tous les domaines». Dans le même état d’esprit d’un partenariat gagnant-gagnant, les deux organisations patronales, le Conseil du renouveau économique algérien pour l’Algérie, et la Confédération générale de l’industrie italienne «Confindustria» pour l’Italie, ont discuté au niveaux de leurs présidents et décidé d’échanger sur les futures modalités de partenariat.
Le CREA et la Confindustria estiment que le renforcement économique de l’axe Alger-Rome devrait permettre aux entreprises algériennes de bénéficier du savoir-faire italien notamment dans le secteur manufacturier, les filières agricoles, agroalimentaires et touristiques.
Yahia Bourit