EDITO

Un Ramadhan sans polémique

Le Ramadhan tire à sa fin. La nuit du doute, annonciatrice de la fixation du jour de l’aïd, est pour demain. Les Algériens commencent déjà à regretter un mois spécial qui les reconnecte avec leur spiritualité, leur fait redécouvrir les joies des balades nocturnes et aiguise leur penchant naturel pour la solidarité. Et comme à chaque année, il y a quasiment les mêmes leçons que l’on est censé tirer de ce mois de piété et qu’on oublie un peu trop vite. La première est que contrairement à ce que disent certaines mauvaises langues, les Algériens sont tolérants, puisque l’on n’a enregistré aucun incident majeur tout au long du mois. Les citoyens ont jeûné dans la sérénité et l’entraide, sans que l’on entende un bruit de fond sur une éventuel «prise de bec » à l’encontre d’une personne qui n’observait pas le Ramadhan. Dans un passé pas si lointain, certains ont tenté de convaincre les Algériens d’être des intolérants, violents. On a voulu dépeindre un tableau noir d’une société à la limite de la sauvagerie. Et chaque année on s’est essayé à créditer cette thèse qui n’a jamais trouvé confirmation aux quatre coins du pays.

C’est dire donc que ces milieux haineux qui n’ont pas trouvé de faille cette année pour injecter leur poison, avaient de tout temps caressé l’idée de faire exploser la bombe des «non-jeûneurs» entre autres et pointer ensuite un doigt accusateur en direction des Algériens, histoire d’ajouter cette intolérance à la liste des griefs qui seraient soumises au Conseil des droits de l’homme de l’Onu. Ils n’ont jamais réussi à convaincre qui que ce soit de mener une quelconque action sérieusement violente durant le Ramadhan. Les Algériens ne sont plus dupes. Ils ont toujours su faire la différence entre le bien et le mal.

Ainsi, tout le monde comprend une chose essentielle, que dans l’esprit des Algériens, la seule chose qui vaille durant le mois sacré est de faire montre de solidarité avec son prochain, indépendamment de tout autre considération. Ce sont tous des citoyens et il serait grand temps que le débat de société porte sur des aspects autrement plus importants que des considérations qui relèvent des libertés individuelles, déjà garanties dans notre pays. Et plus encore, assumé par la société.

Ceux qui ont toujours travaillé à provoquer une cassure au sein du peuple algérien en jouant sur leur religiosité et autres en ont eu pour leur frais. Cette année, ces énergumènes d’ici et d’ailleurs n’avaient même pas pensé faire du buzz sur l’Algérie, parce qu’ils ont compris qu’on ne détruit pas un peuple sur ces points forts. Le fait qu’aucune polémique n’est née durant le mois sacré est la preuve que les Algériens ont véritablement fait plier la «bête».

Par Nabil.G

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