EDITO

Ce sont des meurtres et non el mektoub

La situation ne semble nullement s’améliorer sur nos routes. Les accidents avec leur lot de morts et de blessés se sont installés comme une fatalité dans notre pays, au point où tout ne semble plus être qu’une question de chiffres ou de bilans que communiquent régulièrement les services concernés entre protection civile, gendarmerie national ou police nationale.
Des chiffres qui malheureusement cachent de terribles drames qui touchent des centaines de familles ayant perdu des êtres chers à cause de cette maudite route et de ces chauffards qui sont des criminels en puissance à cause de la légèreté de leur comportement et le peu de souci qu’ils accordent au respect du code de la circulation.
La semaine qui avait précédé le mois de Ramadhan, il a été enregistré 41 décès et plus de 1500 blessés. Un chiffre effrayant car nous sommes à raison d’un peu plus de cinq morts par jour, ceci sans oublier quelque 214 blessés/ jour avec pour beaucoup d’entre eux des handicaps à vie et une éviction brutale d’une société qu’ils ne pourront plus réintégrer comme par le passé, car ils doivent désormais la frôler et accepter d’être un poids pour leurs proches et familles.
On se disait alors ou du moins on espérait qu’après ces hécatombes, la venue du mois du Ramadhan allait faire redescendre la tension, vu qu’en ce mois les gens se déplacent peu, en plus du fait qu’il coïncidait avec les vacances scolaires et universitaires. Espoir tué dès les dix premiers jours de ce Ramadhan où 29 morts et 1500 blessés ont été enregistrés par les services de la protection civile.
C’est comme s’il n’y avait rien à faire et que c’est là une fatalité à laquelle il faut bien s’y résoudre. El maktoub vous diront certains philosophes à leur temps perdu. Une manière de baisser les bras et d’accepter que des fous du volant continuent de se comporter en vrais tueurs. Car il faut faire la route pour voir comment à des vitesses ahurissantes certains dépassent à gauche comme à droite ou freinent brutalement sans se soucier des risques et de la mort qu’ils sèment sur les routes. Il faut voir comment des camions de dizaine de mètres roulent à plus de 140 km/heure, faisant même des sorties de route à cause de leurs remorques. Des bus sur des trajets longue distance qui se prennent pour des voitures et roulent à tombeau ouvert atteignant des vitesses de 160 km/heure alors qu’ils transportent des dizaines de voyageurs. Ceci sans parler de ces malades qui conduisent en état d’ébriété, de consommation de psychotropes ou en manque de sommeil atteignant parfois plus de 48 heures. Et dans tout cela, il faut reconnaitre que le fameux mektoub n’a rien à voir, puisque nous sommes ne face d’actes de meurtres avec préméditation et de suicides collectifs qui ne finissent plus d’allonger la liste macabres des morts sur nos routes.
Par Abdelmadjid Blidi

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