Un rôle historique
L’ouverture de la session parlementaire aura lieu aujourd’hui. Les députés, anciens et nouveaux, sont certainement impatients de retrouver l’hémicycle et débattre de projets de lois censées mettre le pays sur la voie de l’émergence tant économique que politique. C’est bien là la principale mission des deux chambres du Parlement, selon ce qu’on en disent les «observateurs». Qualifiée de piliers législatif de l’Algérie nouvelle, la première Assemblée née de la profonde réforme constitutionnelle est appelée à jouer un rôle historique. Et pour cause, presque totalement rajeunie, grâce à un code électoral novateur et dont le mérite est d’avoir renouvelé le personnel politique national, l’APN qui aborde aujourd’hui sa deuxième année d’exercice est censée donner à la nation les outils de son émancipation politique. Même s’il est clair que les textes de loi émanent essentiellement de l’Exécutif, rien n’interdit aux députés d’y mettre leurs empreintes ou même de proposer des textes qui donnent aux jeunes algériens l’opportunité d’être plus efficients au sein de la société. Le rappel à cette catégorie de la société tient du fait que la composante de l’APN est précisément jeune à une proportion non négligeable.
Tout cela est totalement vrai, sauf qu’au jour d’aujourd’hui et plus d’une année après les élections législatives, nous ne savons toujours pas grand-chose de cette Assemblée. Les Algériens n’ont pas encore senti le punch juvénile, dont elle est censée s’être dotée. Cette APN qui devait marquer une ligne de démarcation entre l’ancienne et la nouvelle Algérie, n’est pas parvenue à provoquer le déclic politique qu’attend d’elle une société, impatiente de voir de vrais débats d’un bon niveau qui éclaire les citoyens.
Il est vrai, cependant, que traditionnellement le pouvoir législatif opère en réaction à l’exécutif. Ce dernier est aussi quelque peu responsable de ce peu de visibilité de l’APN. Il est certes vrai que constitutionnellement, chaque pouvoir doit s’assumer à son niveau, mais il aurait été plus judicieux de laisser volontairement plus d’espace d’expression publique aux représentants du peuple. Cela sera d’autant plus louable que la volonté du chef de l’Etat a toujours été de faire participer les citoyens au débat à la décision, à tous les niveaux. Il reste que ce déficit de soutien volontariste n’excuse pas le Parlement, dont l’une des missions essentielles est de susciter le débat avec les acteurs de la société.
Cette nouvelle année parlementaire est une occasion pour les représentants du peuple de sortir de leur « timidité » politique et se forger une réputation de véritable contrôleur de l’action de l’exécutif, ainsi que d’acteurs majeurs de la scène nationale qui a réellement besoin de se réconcilier avec la politique en ces temps troubles et incertains à l’échelle régionale et internationale.
Par Nabil.G