EDITO

Un Maghreb à quatre pourquoi pas ?

Dans la foulée du Sommet arabe d’Alger prévu, les 1er et 2 novembre prochains, les peuples du Maghreb ont légitimement le droit d’aspirer à l’organisation d’une rencontre au Sommet regroupant les dirigeants de leurs pays respectifs. Les Maghrébins ont toute la légitimité de réclamer pareille événement pour la simple raison qu’ils partagent tellement de choses qu’historiquement, tout le monde s’accorde sur le fait qu’ils sont en réalité un seul et même peuple. La perspective d’un rapprochement des pays qui composent cet espace géographique réjouirait tous les habitants du Maghreb. Cela est un fait. A supposer que les chefs d’Etat algérien, mauritanien, libyen et tunisien mettent en branle un sérieux projet d’intégration économique avec à la clé une fluidité au niveau des frontières, les peuples des quatre pays en seraient ravis.
L’absence du Maroc de la liste n’est pas un oubli, mais il est entendu, que pour l’heure, il n’est pas possible d’imaginer un espace maghrébin à 5 pays en raison de l’attitude hostile du Maroc à pareil projet, à cause de la question décolonisation du Sahara occidental. Mais cette entrave ne devrait pas stopper le processus, quitte à recevoir le Maroc dans un second temps. Les Marocains ne voudront certainement pas rester à la traîne de l’unité maghrébine. Cette thèse est défendue et promue par les Maghrébin sincères qui ont raison d’estimer qu’une intégration régionale impactera positivement tous les pays concernés.
Il faut bien se rendre à l’évidence qu’en vingt années de brouille au sein de l’espace maghrébin, les opinions publiques des cinq pays ont fini par comprendre toute la difficulté d’édifier un espace économique et culturelle intégré, dans les conditions qui sévissent actuellement et notamment depuis la suspension par le Maroc des activités de l’Union du Maghreb arabe. Mais cela n’empêchera jamais les Maghrébins d’en bas de défendre leur aspiration à l’unité et à la prospérité partagée. Ce qu’on ne peut pas faire à cinq, on peut toujours commencer à le faire à quatre et voir venir, disent-ils.
Disons-le franchement, la triste réalité de l’ensemble maghrébin ne semble pas vraiment intéresser les élites politiques de la région. On comprend en effet, assez mal, qu’aucun responsable politique n’ait pensé à la solution simple qui est de commencer à construire avec ce qu’on a. Et à ce propos, il faut souligner que les facteurs de rapprochement existent bel et bien entre l’Algérie, la Tunisie, la Libye et la Mauritanie. Il faut dire que la question n’est même plus culturelle ou économique, elle relève du bon sens ! Comment peut-on ne pas s’entendre sur un Sommet, lorsqu’on est obligé à vivre tout le temps ensemble et l’on n’a pas, alors pas du tout, l’envie de se faire la guerre. Voilà donc la réalité du Maghreb : des voisins qui n’ont pas de raison de se détester, mais ne savent pas en tirer profit…
Par Nabil.G

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