Oran Aujourd'hui

Un système de santé en quête perpétuelle de réformes

Au quartier Hlm/Usto, des résidents évoquaient hier encore le décès d’un retraité de l’OPGI qui, faute de lit disponible, n’avait pas pu être hospitalisé à Oran. Grâce à l’intervention d’un proche, il a été transféré à l’hôpital de Ain Témouchent , mais qui malheureusement il n’a pu survivre aux complications respiratoires déclenchées par le virus. Durant ces derniers jours, de nombreux appels de détresse étaient visibles sur les réseaux sociaux, lancés par des proches de malades sévèrement atteints par la Covid-19 et en quête d’aide et d’assistance pour trouver l’oxygène nécessaire aux patients en souffrance respiratoire. Et même des associations locales plus ou moins connues, étaient de la partie, mobilisant l’opinion au nom d’une «solidarité agissante» devant permettre de se procurer des concentrateurs ou des générateurs d’oxygène. La saturation des infrastructures sanitaires à Oran a été très vite, et abusivement, «éclipsée» par les informations sur une totale pénurie d’oxygène, accentuant ainsi la peur et la panique au sein de la population. Mais aussi la colère, et la violence verbale, de certains présumés bénévoles du mouvement associatif qui dénoncent la catastrophe, appuyant là où ça fait mal en soulignant que «des vies humaines sont perdues en raison du manque d’oxygène». Selon un médecin de quartier installé aux Hlm/Usto, les cinq décès enregistrés parmi ses patients durant ces vingt derniers jours étaient tous non vaccinés et très sévèrement touchés par ce variant du virus qui affecte rapidement l’organe respiratoire. Au point, explique t-il, que «Le concentrateur d’oxygène de 5 litres disponible au cabinet ne suffit souvent pas à atténuer la souffrance respiratoire. Et c’est surtout le manque de places dans les services hospitaliers dédiés au covid 19 qui a posé problème…». De son côté, l’imam de la mosquée du quartier avait, lors de son prêche de vendredi dernier, évoqué le décès du directeur général, premier responsable du grand hopital EHU d’Oran, afin de servir l’argument à l’incontournable «destin divin» devant exclure toute forme de colère ou d’explications sur l’origine et la cause d’un décès. On sait néanmoins, et depuis longtemps, que la gestion des approvisionnements en médicaments et en matériel médical, notamment en matière d’oxygénothérapie et de cancérologie, n’a jamais pu être organisée et maîtrisée avec rigueur et efficacité. La présumée «crise de l’oxygène» prouve encore s’il le fallait l’archaïsme d’un système de santé défaillant, en quête perpétuelle de réformes et d’amélioration…
Par S.Benali

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