Cette prouesse est d’abord le fait d’une conviction algérienne de la nécessité de reconstruire l’unité arabe pour pouvoir peser sur les décisions internationales et faire face au plus grand défi qui a suscité la création même de la Ligue des Etats arabes. Il s’agit de la question palestinienne…
Les préparatifs pour la réunion du Sommet de la Ligue des Etats arabes d’Alger entre dans sa phase active. Aux dires des différents acteurs du rendez-vous panarabe prévu le 1er novembre prochain, l’événement historique qu’abritera Alger bénéficie d’une unanimité des pays membres. C’est dores et déjà un grand succès de la diplomatie algérienne. Réunir l’ensemble de la famille arabe, après plus d’une décennie d’importantes contradictions, trois guerres au sein de l’espace géographique, un vent de normalisation avec l’entité sioniste et des ruptures de relations diplomatiques entre les pays membres de l’organisation panarabe, est en soi un exploit.
Cette prouesse est d’abord le fait d’une conviction algérienne de la nécessité de reconstruire l’unité arabe pour pouvoir peser sur les décisions internationales et faire face au plus grand défi qui a suscité la création même de la Ligue des Etats arabes. Il s’agit de la question palestinienne que l’Algérie a décidé d’en faire l’axe central de l’ordre du jour du Sommet d’Alger. Le fait que tous les pays aient accédé à cette exigence, qu’ils aient ou pas normalisé avec l’entité sioniste, est un signe probant que la cause palestinienne n’est pas passée de mode. Elle demeure le point nodal de l’action politique arabe.
Cette conviction transparaît dans les propos du ministre algérien des Affaires étrangères, qui a affirmé à partir du Caire qu’il était grand temps «de ressusciter l’esprit de solidarité arabe et de se tourner vers les objectifs suprêmes pour lesquels la Ligue arabe a été fondée, étant une maison qui rassemble tous les Arabes, un bouclier pour défendre les causes arabes justes et un espace de coordination permettant de dessiner les contours de la voie menant vers un avenir prometteur à la faveur de l’unité et de la cohésion». Cette déclaration résume très bien le combat de l’Algérie et explique son succès dans la réunion des conditions du succès du prochain Sommet d’Alger.
Ramtane Lamamra a évoqué les circonstances difficiles que traverse la cause palestinienne et relevé que la préservation des droits des Palestiniens est tributaire de l’unification de leurs rangs. «C’est là l’objectif qu’entend atteindre l’Algérie à travers l’initiative lancée par le Président Tebboune pour renforcer l’unité nationale palestinienne».
L’assurance dont a fait montre le ministre algérien des Affaires étrangères a été confortée par un discours volontariste du Secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit. «Nous sommes confiants en prévision du prochain Sommet prévu en Algérie en novembre. Nous prions Allah qu’il puisse constituer un tournant décisif dans l’histoire de l’action arabe commune, consacrer l’unité et la cohésion, et être l’expression authentique de l’opinion publique de nos pays arabes qui souhaite voir ses dirigeants unis et leur position unifiée», a indiqué M. Abou Gheit lors de la 158e session du Conseil de la Ligue arabe, tenue au niveau des ministres des Affaires étrangères. Cet objectif suprême, ajoute-t-il, «nous interpelle fortement à l’effet de régler tout différend et aplanir tous les obstacles posés, en mettant les intérêts arabes suprêmes au-dessus de toute autre considération, soucieux en cela de préserver la solidité du lien qui nous unit». Des propos soutenus par tous les présidents et monarques arabe qui misent beaucoup sur le Sommet d’Alger pour repartir du bon pied. Il y a effectivement dans les attitudes des chefs d’Etat arabes une volonté de trouver un dénominateur commun sur lequel construire des projets politiques et économiques intégrés à même de donner à la nation arabe, l’image d’un ensemble géostratégique sérieux, capable de participer aux grandes décisions à l’échelle du monde.
«En dépit des crises et des défis auxquels ils sont confrontés, les pays arabes sont en mesure de relever les défis en tant que bloc régional solide», explique le SG de la Ligue des Etats arabes.
Nadera Belkacemi