Un village scientifique à la «Sebkha»: tous les rêves sont permis…
Selon des sources proches de la wilaya et citées par la presse oranaise, le projet de réalisation d’un Village scientifique au niveau de Dhaya Morsli, plus connue sous le nom de la Sebkha d’Oran sera lancé très prochainement. Les mêmes sources auraient précisé que ce projet, inscrit au budget de l’exercice 2024, est en phase d’étude avancée, et en voie d’achèvement avec l’élaboration en cours d’un cahier des charges et la finalisation des procédures administratives pour son lancement.
On sait que cette opération, annoncée il y a quelques temps par le wali d’Oran, devait être en réalité inscrite dans un plus vaste projet d’aménagement et de réhabilitation de toute la zone humide de la Sebkha, abandonnée depuis des lustres à la pollution par les rejets d’eaux usées et à la dégradation avancée de l’écosystème.
La réalisation, sur le site de cette zone humide, de bâtiments modernes devant être dédiés à la recherche universitaire reste on le sait conditionnée par de multiples travaux nécessaires à la dépollution, au drainage des eaux usées industrielles et domestiques rejetées par les unités et sites d’habitat environnants, et à l’aménagement adéquat de la zone avec des espaces verts, des aires de détente et de pratique sportive, et des structures permettant des activités sociales diverses dignes d’un pôle d’études et de recherche universitaires.
Évoquer seulement et simplement de la réalisation d’un futur Village scientifique sur le site du «P’tit lac» d’Oran, serait faire preuve d’une précipitation et d’un optimisme débordant, car il ne s’agit surtout pas de mettre «la charrue avant les bœufs».
La zone humide de Sebkha est avant tout une zone humide classée à haute valeur écologique qui recevait autrefois de nombreuses espèces d’oiseaux migrateurs, dont les flamants roses. Mais avec le temps et l’abandon, le site livré à toutes les formes de pollution et de turpitudes a connu une bien fatale régression et clochardisation.
Même l’unité de pompage et de traitement des eaux annoncée il y a une trentaine d’années n’a jamais eu un fonctionnement optimal. Et les installations mises en place il y a quelques années en amont pour la collecte des eaux industrielles n’ont pas donné le résultat escompté.
En réalité, les discours et les engagements d’anciens décideurs peu investis dans le progrès et le développement de la capitale de l’Ouest n’étaient que des effets d’annonces sans lendemain servant à afficher une image de gestionnaire compétent et de « bâtisseur » digne d’éloges et méritant une promotion…
La «Sebkha» reste à ce jour la grande nappe d’eau salée boueuse, grisâtre et nauséabonde connue de tous les Oranais et des visiteurs qui empruntent le quatrième périphérique. Comment croire que la simple réalisation de nouveaux espaces verts, dits «jardin méditerranéen» ou «jardin citadin» pourrait à elle seule contribuer à améliorer l’image et l’attractivité de la ville? D’autant plus que les «points noirs» intra muros ne cessent de s’accumuler à travers les quartiers et même au centre ville. Jusqu’à quand?
Par S.Benali