Une «Commission mixte» pour gérer le cadre urbain ?
Pour lutte contre le commerce informel et le squat des trottoirs, l’APC de Bir El Djir a annoncé la mise en place d’une «commission mixte» regroupant des cadres des services communaux, des agents de la daïra de Bir El Djir, des représentants de la direction locale du commerce ainsi que des services de sécurité.
Cette initiative a été lancée et adoptée lors d’une réunion de coordination tenue en début de semaine au siège de la daïra de Bir El Djir.L’objectif de cette commission, précisent des sources communales, serait d’assurer le respect des règles en matière d’occupation de l’espace public, de vente anarchique de produits divers sur les trottoirs et aussi de l’’enlèvement des pancartes, affiches et panneaux divers placardés sans autorisation sur les façades d’immeubles ou accrochés anarchiquement sur des poteaux électriques, des supports divers ou même parfois sur des troncs d’arbres afin de signaler l’emplacement d’un magasin ou d’un cabinet de profession libérale ou d’un commerce.
On cite également l’enlèvement de bornes et de barrières installés illicitement sur la chaussée, ou encore de carcasses de véhicules en panne et abandonnés sur la voie publique.
Évoquant cette annonce de la municipalité, les mauvaises langues locales se sont empressées de pointer du doigt cette «culture des commissions » devenue une mode incontournable dans la pratique de gestion des affaires locales.
Pourquoi et à quoi peut servir une «commission mixte» là où les acteurs directement concernés par ces problèmes de gestion de l’espace public semblent plutôt absents et désinvoltes, voire incapables d’assumer leur rôle et leurs missions premières et élémentaires d’entretien du cadre urbain.
Le recours aux commissions, expliquent des experts avisés, est surtout un moyen de diluer et de fuir les responsabilités à travers une présumée démarche de coordination des services.
L’efficacité dans la lutte contre le commerce informel, l’occupation illicite des espaces publics ou l’affichage publicitaire anarchique passe avant tout par un engagement et une action dissuasive permanente envers les contrevenants.
Une «commission» en ce domaine, soulignent les observateurs avertis, ne peut qu’ouvrir plus largement la porte au laxisme et au renoncement.
On sait par ailleurs que cette initiative de mise en place d’une commission mixte pour gérer des fléaux urbains n’est pas la première du genre.
Il y a près d’une quinzaine d’années, d’autres APC, dont Oran et Bir el Djir avaient pris ces mêmes dispositions dites de coordination entre la Daira, et es services du commerce pour éradiquer, disait-on, ces mêmes dérives urbaines, signes d’une clochardisation et d’une régression avancée dans la prise en charge des attentes sociales et de l’embellissement de la Cité.
Une démarche vaine et inutile qui n’a pas empêché à ce jour l’assainissement des «points noirs» de plus en plus nombreux à travers les quartiers et les grandes cités d’habitat…
Par S.Benali