Oran Aujourd'hui

La nécessaire révision et refonte du système de santé

Le service des Urgences médicales et chirurgicales de l’EHU a catégoriquement démenti en début de semaine la folle rumeur faisant état du décès de 5 patients se trouvant en réanimation.
«Il n’y a pas eu de coupure totale de l’oxygène dans le service réa, mais une petite baisse de débit qui a été très vite réparée» a précisé le chargé de la communication de l’EHU.
Ce démenti des services hospitaliers sur une présumée alerte générale au niveau de l’EHU de l’UST Oran suite à un arrêt de l’arrivée d’oxygène était bien nécessaire face aux bruits et rumeurs qui s’amplifiaient à travers la ville.
Des informations infondées, publiées dans un premier temps sur les réseaux sociaux reprenant des propos alarmants de certains acteurs voulant semble-t-il altérer l’image de ce grand hôpital et porter atteinte à sa bonne réputation.
Mais pour d’autres observateurs avisés, même s’il n’y a pas eu de décès au service de réanimation, cette «baisse du débit d’arrivée de l’oxygène» est en soi un incident assez grave tant il peut menacer la vie de patients.
La désinformation et l’alarmisme sans limites sont évidemment à dénoncer et à condamner.
Car rien ne peut justifier la déformation des faits et la propagation de la rumeur, une arme de déstabilisation reconnue par tous les observateurs avisés.
Selon un médecin exerçant dans cet hôpital, seuls deux malades auraient nécessité l’intervention urgente des spécialistes en réanimation suite à une insuffisance du débit d’oxygène.
Mais à l’évidence, cette baisse de débit de l’oxygène dans une salle de réanimation ne peut s’expliquer que par une panne dans l’appareillage de distribution, de surveillance et de détection, ou par une défaillance dans le suivi du niveau d’oxygène disponible et l’approvisionnement.
Selon la direction générale de l’EHU, une cellule de crise a été mise en place, mobilisant tous les services concernés afin de rétablir à temps la livraison en débit normal de l’oxygène.
Pour les mauvaises locales, les pannes fréquentes d’équipements dans l’hôpital public, notamment en imagerie médicale et en cardiologie, reflètent des failles et des carences en matière d’entretien et de maintenance qui n’épargnent même plus les services d’urgence et de réanimation…
Pour les citoyens anonymes, profanes en matière de fonctionnement technique d’une salle de réanimation, on peut éventuellement comprendre que cet incident puisse soulever des craintes et même des peurs à l’heure où le secteur de la santé est au coeur de nombreuses critiques et polémiques sur le fonctionnement des structures sanitaires et la prise en charge des patients.
Même la fameuse «réforme hospitalière» annoncée et attendue en vain depuis des lustres n’a pas permis d’atténuer les fortes appréhensions ressenties par les familles modestes obligées de se rendre à l’hôpital public pour des soins spécifiques.
Bon nombre d’observateurs avisés se demandent «pourquoi tous les ministres de la Santé qui se sont succédé depuis une vingtaine d’années ont à chaque fois reporté à plus tard ce dossier de la réforme hospitalière alors que tous les professionnels de la santé avaient demandé et insisté sur la nécessité d’une révision et d’une profonde refonte du système de santé.«Une seule main ne peut applaudir» lancent certains commentateurs voulant expliquer que les colères et les mises en garde du wali ne peuvent suffire à éradiquer tous les fléaux constatés en ce domaine de gestion et de suivi de l’utilisation du foncier.
Ni même dans d’autres secteurs d’activités liés à l’amélioration et à la maintenance du cadre de vie à travers les communes, notamment en matière de protection de l’environnement contre l’envahissement des déchets et l’écoulement des eaux usées.
On sait, pour ne citer que cet exemple, que le déversement et la stagnation des eaux usées, sur certaines plages, reste un sujet posé sur la table depuis des décennies mais qui, à ce jour, n’a pas été traité efficacement et durablement.
La grande majorité des walis successifs qui ont effectué une tournée d’inspection dans la daïra d’Ain El Turk ont eu l’occasion d’exprimer leur colère, de sermonner, réprimander et même souvent de menacer les gestionnaires locaux concernés pour leur amateurisme et leur manque d’engagement à régler au plus vite les problèmes soulevés.
Il est vrai que depuis ces trois ou quatre dernières années, les données semblent peu à peu évoluer positivement vers un changement dans les motivations et les méthodes de prise en charge des attentes des administrés.
Par S.Benali

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