Oran

Une grande dynamique marque le secteur : l’esprit startup transforme l’écosystème entrepreneurial

À Oran, l’entrepreneuriat jeune connaît une dynamique inédite grâce à la pépinière d’entreprises «?Makers Lab?», qui fête plus de quatre années d’accompagnement intensif de startups et de porteurs de projets.

Près de 200 initiatives ont été encadrées, permettant de dresser un panorama révélateur des forces et fragilités du dispositif national d’appui à l’innovation. Pour le cofondateur de la structure, le docteur Nezzar Djalal Adnani, cette expérience confirme que le succès entrepreneurial ne se limite pas aux idées brillantes?: il repose sur un accompagnement structuré, un apprentissage progressif et un soutien psychologique adapté. L’approche de «?Makers Lab?» se décline en trois axes complémentaires. D’abord, l’expertise technique, avec la mise en relation des jeunes créateurs avec des ingénieurs, formateurs et spécialistes selon leurs besoins spécifiques, notamment dans le numérique, les technologies émergentes et le développement de solutions innovantes. Ensuite, le volet managérial et stratégique, qui vise à renforcer la capacité des entrepreneurs à organiser leur activité, élaborer des stratégies de commercialisation, construire une identité de marque cohérente et penser à moyen et long terme. Enfin, la dimension humaine?: inculquer un état d’esprit résilient, capable de considérer l’échec comme une étape constructive plutôt qu’un obstacle insurmontable.
Contrairement à certaines idées reçues, le rôle des incubateurs ne se limite pas à fournir un espace physique. «?Nous intervenons dès la maturation des concepts, pour transformer une idée en projet structuré, avec des bases solides?», précise le docteur Adnani.
La culture de l’échange et du collectif est centrale?: le partage quotidien entre entrepreneurs favorise la levée des appréhensions et l’apprentissage par l’expérimentation. Selon lui, la capacité à rebondir après un échec constitue un indicateur aussi important que la rentabilité immédiate. Depuis sa création, «?Makers Lab» repose sur une vision de long terme, inspirée des modèles internationaux. L’initiative, portée par trois fondateurs dès le milieu des années 2000, vise à valoriser les compétences locales et à structurer un écosystème durable à Oran. Les résultats sont visibles?: des startups performantes dans les technologies de simulation ou les laboratoires virtuels émergent, fondées par de jeunes universitaires et partenaires de grands groupes, tant sur le plan national qu’international. Pour autant, le chemin reste semé d’obstacles. Les incubateurs privés demeurent exposés à des risques financiers. Face à cette réalité, «?Makers Lab?» a misé sur la création d’espaces collaboratifs locaux, favorisant l’engagement, la rigueur et un suivi personnalisé, loin des logiques de profits rapides. En conclusion, le docteur Adnani insiste sur un changement nécessaire de mentalité?: l’entrepreneuriat n’est pas une course aux résultats immédiats, mais un apprentissage progressif, où chaque erreur est source d’expérience. Selon lui, l’avenir des startups algériennes repose sur la patience, la persévérance et la construction d’un environnement capable de soutenir durablement les jeunes talents.

Yacine Redjami

 

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