La wilaya de Mostaganem connaît une saison estivale morose, dans un contexte pandémique, notamment après la fermeture des plages et des espaces de loisirs, en raison de l’application du confinement sanitaire à domicile, dans le cadre des mesures de prévention contre la covid-19, décidées vers la fin de juillet dernier.
Les familles de Mostaganem et celles en provenance d’autres wilayas tentent de joindre l’utile à l’agréable: rechercher des vacances dans la totale sécurité en prenant en compte les mesures de prévention et passer la période estivale dans les meilleures conditions. Les plages de Mostaganem, à l’instar de «Sidi Medjdoub» et «Motriba» sur la corniche est de la ville (Kharouba), ainsi que la plage «Les Sablettes», dans la commune de Mazagran, paraissent complètement désertées par les habituels estivants en cette période de l’année où, d’habitude et il y a quelques semaines seulement, ces lieux connaissaient une activité débordante et une circulation automobile intense.
Le même décor est planté à la façade maritime de «Salamandre», qui connaissait habituellement au mois d’août, le pic de la saison estivale, une grande dynamique d’estivants et une activité commerciale débordante. Désormais, les restaurants sont fermés et les cafétérias ont retiré les tables. Les clients se contentent de boissons chaudes ou glacées à emporter.
Les espoirs d’une saison estivale «normale» s’estompent
La wilaya de Mostaganem a commencé tôt les préparatifs de la saison estivale de cette année, dégageant des enveloppes financières importantes pour l’aménagement des plages et leur équipements afin d’accueillir les estivants dans les meilleures conditions, rappelle le directeur local du tourisme, de l’artisanat et du travail familial, Abdeslam Mansour. Dans une déclaration à l’APS, il a indiqué que «la saison estivale, en dépit du retard d’un mois complet sur la date de son lancement et son ouverture au mois de juillet dernier, a connu une grande affluence d’estivants et de familles des différentes wilayas du pays et les réservations au niveau des hôtels et des 33 résidences touristiques d’une capacité globale de 3.800 lits, ont atteint les 100 pour cent». Ces indicateurs positifs ont boosté les espoirs des professionnels, notamment les agences touristiques, qui ont assuré les services d’hébergement (réservations), de restauration, de transport et de loisirs, dans le cadre d’un programme touristique.
«Tout présageait une excellente saison permettant aux professionnels de récupérer des effets négatifs de la situation épidémique de l’année dernière», ajoute le même responsable. Mais ces espoirs se sont évaporés, en raison de la flambée des contamination par la Covid-19 et la décision des autorités publiques d’un certain nombre de mesures de prévention, dont notamment la fermeture des plages et des espaces de loisirs – le parc «Mostaland» et «Kharouba Aquapark» pour la wilaya de Mostaganem – ainsi que le confinement partiel de 20 heures à 6 heures du matin.
Selon le directeur du tourisme, ces décisions n’ont pas concerné les hôtels et les résidences touristiques, qui ont poursuivi leurs activités, avec une application rigoureuse du protocole sanitaire de prévention et la multiplication des sorties des inspecteurs du tourisme pour contrôler l’application des mesures sanitaires, notamment la distanciation et le port du masque protecteur.
S’adapter à une situation particulière
Ces mesures ont eu pour effet l’annulation d’un grand nombre de réservations au niveau des hôtels soit 80%, notamment ceux ne disposant pas de piscines, sachant que le taux d’occupation des lits dans ces établissements touristiques a reculé entre 35 et 40%, selon le représentant de la wilaya de la confédération nationale de l’hôtellerie et de la restauration, Noureddine Maze.
Ce responsable a indiqué à l’APS que «sept établissements hôteliers sur 34 établissements de la wilaya activent toujours dans ces conditions exceptionnelles, alors que de nombreux restaurants touristiques, qui préfèrent travailler en soirée, ont carrément fermé leurs portes», tout en appelant à s’adapter à la situation sanitaire et à une application rigoureuse du protocole sanitaire. Les agences de tourisme et de voyages font face à la même situation. Elles souffrent, pour la deuxième année consécutive, des conséquences de la Covid-19, avec l’annulation des vols aériens et des traversées maritimes ainsi que l’annulation des réservations dans les hôtels, notamment à l’étranger et la cessation des activités de la Omra, très prisée durant le mois de Ramadhan, a indiqué le directeur de l’agence «Odyssée voyages» Ali Boukebir.
Cette situation a engendré de grandes pertes aux agences de tourisme, avec l’incapacité des professionnels à trouver des palliatifs, à travers le tourisme interne, l’organisation de voyages au sud ou les wilayas côtières, ajoute le même interlocuteur.
Des vacances à la maison ou mobilité restreinte
Toutefois, les mesures exceptionnelles n’ont pas eu un grand effet sur le marché de location de courte durée des habitations privées. Ce créneau connaît une affluence conséquente des familles de plusieurs wilayas du pays, selon les amateurs de ce type de résidence pour passer les vacances. Les tarifs varient entre 5.000 et 12.000 dinars la nuitée, selon la proximité de la mer et les équipements dont dispose le logement loué.
Ces prix sont jugés raisonnables par rapport aux hôtels et les résidences touristiques, notamment pour ceux à la recherche de vacances au moindre coût. Le marché des locations a connu une certaine embellie, au mois de juillet dernier, avant de perdre 50% de ses revenus en raison de l’incertitude des familles, dont certaines ont décidé de réduire la durée de la location à cinq jours et passer des vacances avec un minimum de mobilité et dans des espaces ouverts.
Mme Akila, fonctionnaire, a préféré passer ses vacances à la maison et organiser des promenades au niveau de la façade maritime «Djebel Diss û plage du Cheliff «. Elle insiste sur la distanciation sociale, durant cette période, marquée, par le passé, par les réunions familiales, notamment les fêtes de mariage. Selon cette interlocutrice, «cette pandémie a énormément changé nos comportements et nous a poussé à adapter nos relations avec les inquiétudes sanitaires, à nous protéger et à protéger les autres».
Le nombre d’estivants ayant afflué à la wilaya de Mostaganem, l’année dernière après l’ouverture de la saison estivale qui a duré un mois et demi (du 15 août au 30 septembre) a atteint 4,5 millions, ce qui représente moins de 50% des estivants en 2019, rappelle-t-on.