Evênement

Une solidarité à toute épreuve

S’il existe un mot dominateur et partagé en Algérie à tout moment et en toutes circonstances, c’est bien celui de la «Solidarité». Elle est réclamée à tous les étages de la société. Le terme est même sublimé, jusqu’à la sacralité. Et les Algériens que nous sommes, cherchons tellement à lui donner un sens dans le quotidien de chacun de nous, qu’on en arrive à toujours chercher la perfection. La moindre petite dérive, le moindre manquement à cette profession de foi sont aussi rabâchés par tout le monde. En Algérie, on a toujours estimé que nous sommes en faute par rapport à ce beau que nous n’osons pas revendiquer. On se flagelle à l’idée que des citoyens dorment sous la belle étoile. On s’accuse mutuellement d’égoïsme face à certaines scènes. On se sent l’obligation de sortir le « grand jeu » durant le mois de ramadhan et à l’occasion de Aid El Adha. Dans nos mosquées, tous les imams reviennent cycliquement sur cette question en rappelant les vertus spirituelles d’une solidarité exemplaire. On s’accuse de boulimie durant le mois de Ramadhan et d’oublier les plus démunis. On se lamente sur le fait que le discours des religieux, très largement relayé par les médias et «radio trottoir», n’a pas de prise sur le comportement des Algériens qui vident les étales des marchands avant l’Adhan, s’offrent des tables plus que copieuses à l’Iftar et n’oublient jamais d’investir massivement les mosquées, dans le cadre de la dimension spirituelle du Ramadhan.
On s’autocritique vis-à-vis du mois sacré et des autres moments de communion où la solidarité doit être maîtresse. On estime que les denrées qu’on donne aux associations aux sortir des supermarchés n’est jamais suffisant. Qu’au fond, l’Algérien n’est pas solidaire comme il devrait l’être.
C’est une image déformée de nous mêmes qu’on se renvoie systématiquement en temps normal. Mais sans crier gare et sans que personne ne sente l’obligation de sonner le tocsin, des millions d’Algériens se mettent au garde-à-vous, lorsque vient l’heure de la solidarité. Toutes les catastrophes naturelles qui s’étaient abattues sur le pays, tel un seul homme, la société a accouru aux lieux du sinistre, avec les bras remplis d’aides de toutes sortes. On a assisté à ce formidable élan durant les séisme de Chlef et Boumerdes, on a vu la vague solidaire venir panser les plaies de Blida, on a observé l’empressement des Algériens à venir combattre les feux de forêt à Khenchela et, ces derniers jours, on constate la vague rafraîchissante de la solidarité déferler sur la Kabylie meurtrie.
Très peu de peuples, à travers la planète, sont mus par l’extraordinaire force de la solidarité algérienne. Oui ! Nous avons la solidarité dans le sang. Vive l’Algérie et les Algériens.
Par Nabil.G

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