Des artistes et intellectuels d’Oran ont estimé que le classement du genre musical algérien « Raï » par l’Unesco sur la liste du patrimoine mondial immatériel de l’humanité est « une victoire de la culture algérienne et une protection contre le vol et l’appropriation culturelle ».
Le chercheur universitaire Fayçal Sahbi, membre de la commission ayant soumis le dossier de classement à l’organisation onusienne a estimé que « ce classement est une victoire pour la culture algérienne et une victoire pour la chanson Raï ».
Il a souligné que « ce genre entrera dans les annales de l’histoire comme une musique émanant du cœur de l’Algérie reflétant l’originalité et la profondeur de sa culture ».
Ce chercheur, qui a contribué à de nombreux écrits sur la musique et le chant raï, a ajouté que « la gasba et le guellal sont devenus aujourd’hui un bien commun aux peuples du monde au nom de l’Algérie », exprimant son souhait que ce classement contribuerait à la protection de la musique et des chansons Raï, en particulier ses textes authentiques contre le vol et l’appropriation.
De son côté, la vedette de ce genre musical Cheba Zahouania a salué ce classement le considérant comme « une reconnaissance mondiale du chant Raï ».
Quant au journaliste Mohamed Benziane, connu pour ses écrits sur des sujets liés au Raï, il a considéré que ce classement est l’aboutissement d’un long chemin de reconnaissance de la musique et des chants du Raï.
Le parolier Abdelkader Djidar, auteur de textes déclamés par de nombreuses figures bien connues du genre Raï, tels que feu Cheb Hasni et Cheb Nasro, a souligné que « le Raï est né en Algérie et y a grandi » et que cette classification a clos le débat sur les origines de genre.
Elle est considérée comme « une protection pour ce genre contre ceux qui veulent se l’approprier ».
Le même interlocuteur a exprimé son espoir de préserver l’authenticité du genre Raï et de le protéger de l’hybridation dont il a fait l’objet ces dernières années.
Jeudi dernier, l’Unesco a inscrit le Raï comme « chant populaire algérien » dans la liste du patrimoine mondial immatériel de l’humanité.
Cette décision a été prise lors de la 17ème réunion du Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco, tenue à Rabat jusqu’au 3 décembre, rappelle-t-on.