EDITO

Les pénuries et les espoirs des Algériens

Au moment où les pouvoirs publics tentent de convaincre les Algériens de leur bonne foi quant à leur volonté de réguler un marché, livré, ces derniers jours, aux vents de la spéculation et des pénuries de produits de large consommation, les citoyens appréhendent un hiver quelque peu problématique. A la raréfaction de l’huile de table, les craintes de voir disparaître des étalages le sucre et la semoule alimentent les discussions des Algériens. Sur cette question précisément, le gouvernement a tenté de communiquer. Nous savons ainsi que la production d’huile de table est très largement suffisante pour la consommation nationale. L’objectif assumé est de convaincre les Algériens du caractère passager de la crise que traverse le commerce intérieur. Les responsables du département de Kamel Rezig, sont chargés de rafraîchir, un tant soit peu, le climat «brûlant» en matière de prix pratiqués dans les supérettes du pays.
Nous savons également que pour ce qui concerne les céréales, tout est au mieux. Les stocks réalisés par les pouvoirs publics peuvent assurer une disponibilité de ce produit phare dans l’alimentation des Algériens. La même remarque peut être faite sur l’incontournable légume-vedette qu’est la pomme de terre. Pour l’heure, il semble que la dernière crise est visiblement dépassée. Le fameux tubercule est présent en quantité sur les marchés du pays et cédée à un prix quelque peu raisonnable. Les professionnels de la filière prédisent le maintien de cette tendance tout au long de l’hiver et jusqu’au printemps, y compris durant le mois de Ramadhan prochain.
Au ministère du commerce, on se veut rassurant. Le premier responsable du département annonce un renforcement considérable du contrôle de la qualité et prédit un minimum de dégâts sur la santé et le portefeuille des consommateurs. On est ainsi invité à penser que les citoyens n’ont pas d’inquiétude à avoir, sauf que ce genre de promesses, nous en avons eu beaucoup, mais tout compte fait, nous constatons qu’aucune n’est véritablement tenue. Les épisodes récurrents de l’huile de table et du lait en sachet en témoignent. Dans le combat que mènent les pouvoirs publics contre les spéculateurs de tout bord, ces derniers parviennent immanquablement à prendre le dessus et à faire vivre aux Algériens des moments difficiles. Faut-il se convaincre que les choses vont changer après l’adoption de la loi sur la spéculation et les peines de 30 ans de prison prévu pour les gros spéculateurs ? Les Algériens ont certainement envi de répondre par « oui » à cette interrogation. Et l’objectif ne relève nullement de l’impossible.
Par Nabil.G

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