EDITO

GMO et prisme déformant

Le projet du Grand moyen Orient (GMO), théorisé par les républicains américains et dont le début d’application a été l’œuvre des démocrates, bat quelque peu de l’aile. Les défaites successives, la résistance acharnée des Palestiniens et la très probable nouvelle division du monde, constituent autant de coups donnés au rêve israélien que les Etats Unis ont entrepris de réaliser. Les Américains qui, de Trump à Biden, ont changé de majorité pour faire oublier les frasques du dernier républicain en date, dépêchent donc le premier d’entre eux à Ryadh avec le secret espoir de rallier à la cause de la normalisation une grosse pointure. Reçu à sa descente d’avion par le prince de la Mecque, donc très loin en termes de responsabilité du prince héritier, Mohamed Ben Salman, Joe Biden a-t-il de quoi s’inquiéter ? Il est très difficile de répondre à cette question lorsqu’on sait que l’Arabie Saoudite a autorisé les avions israéliens à survoler son territoire. Une duplicité, actuellement à la mode dans les pratiques diplomatiques, qui ne complique pas seulement l’équation palestinienne, mais amène à penser que le problème entre les USA et l’Arabie Saoudite est à chercher dans une autre longueur d’onde. Est-ce à dire que l’affaiblissement du GMO n’est qu’un leurre ou tout simplement un prisme déformant de la réalité du moment ? La vérité est que la bataille de la libération de la Palestine n’est quasiment plus du ressort des Arabes. Elle ne constitue plus pour nombre de pays de cette région, une priorité.
Il reste cependant que ladite bataille n’est pas perdue pour autant. Des régimes d’Appartheid aussi dure ont été battus, non pas seulement par le truchement d’une solidarité frelatée, mais par un immense mouvement populaire dans le pays soutenu par la communauté internationale. Le propos n’est pas d’annoncer un retournement de situation immédiat, mais de souligner que les causes justes finissent par triompher, il suffit d’avoir la foi. C’est justement cette foi qui empêche le GMO de se réaliser tel que théorisé par l’administration Bush. Cette foi est portée à bout de bras par les Algériens. Ils sont unanimes à dire au monde entier que la Palestine est une terre occupée et doit être libérée.
C’est d’ailleurs, en raison de cet acharnement algérien que les Palestiniens continuent de croire en leur cause. Le reste est une histoire de temps. La communauté internationale finira par ouvrir les yeux, comme elle l’a fait pour les cas algérien et sud-Africains. La tournée de Biden dans le Moyen-Orient et le Sommet qui le réunira aux chefs d’Etat de la région sont les éléments du prisme déformant qui donnent l’impression que la partie de la normalisation avec Israël et donc du GMO est presque gagnée…
Par Nabil.G

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