«La culture de l’enfant algérien à l’ère du numérique» est le thème d’une conférence nationale dont les travaux ont débuté dimanche à l’Université d’Alger 2 Abou El Kacem Saâdallah à Bouzareah avec la participation d’enseignants chercheurs, d’universitaires et de spécialistes.
Lors de cette rencontre organisée à l’initiative de la Faculté des sciences sociales en collaboration avec le forum national de l’enfant de l’Académie de la société civile algérienne, les participants ont affirmé que le thème du développement de l’enfant à l’ère de l’évolution technologique et numérique «interpelle désormais les spécialistes en sciences psychopédagogiques et sociologiques en vue d’étudier les différents facteurs influents sur l’enfant consommateur des services de cet espace numérique ».
Des enseignants et des chercheurs de plusieurs universités du pays se pencheront pendant les deux jours de cette conférence sur la définition de la réalité de la vie numérique et ses retombées sur l’enfant ainsi que les facteurs dominant dans ce phénomène et le rôle de la famille dans la sensibilisation des enfants dans le contexte des défis de l’heure et les mécanismes de protection des enfants contre les dangers du monde numérique.
Ainsi, l’expert en relations internationales, Abdelhamid Kerroud a passé en revue la cybercriminalité et les efforts consentis pour y faire face, ajoutant que la délinquance de l’enfant «a occupé les débats au sein des communautés notamment les psychologues, les sociologues et les spécialistes du comportement humain».
Il a évoqué le rapport du forum international de la cybersécurité élaboré en collaboration avec le Groupe consultatif Boston, selon lequel «72 % des enfants dans le monde ont subi des menaces cybernétiques».
Le rapport indique que 93% des enfants âgés de 8 à 17 ans dans le monde utilisent internet.
Dans la région MENA, 65% des enfants commencent à utiliser internet à l’âge de 8 ans, contre 70% en Amérique latine, 50% en Asie-Pacifique et 48% en Europe.
Ces chiffres signifient que les enfants des régions MENA et d’Amérique latine les plus exposés aux menaces cybernétiques.
Le rapport a révélé également que la région MENA a le plus grand taux de contrôle parental sur les comportements des enfants en ligne.
Selon le même expert, de nombreux pays oeuvrent à «modifier les législations pénales et à promulguer des lois prévoyant des sanctions pénales dissuasives contre les auteurs de crimes commis sur internet».
De son côté, le Secrétaire général de l’Académie de la société civile algérienne, Ahmed Chenna, a appelé à «orienter les efforts vers la protection des enfants des aspects négatifs du développement technologique et à réduire les dommages causés par l’utilisation d’internet, soulignant l’importance de «la conjugaison des efforts de tous pour répondre aux besoins de l’enfance et le protéger des aspects négatifs de l’espace numérique ».
Pour sa part, le recteur de l’Université d’Alger 2, Salah Laboudi, a exprimé sa conviction que la culture de l’enfant doit s’appuyer sur une base de connaissances qui investit dans les technologies numériques, appelant à la nécessité de «tirer profit des expertises des spécialistes».
Dans le même sens, la présidente du Forum national de l’enfant à l’Académie de la société civile algérienne, Zohra Boukaoula, a estimé qu»’il est désormais nécessaire de connaître les avantages et les inconvénients de l’espace numérique et son impact sur les enfants à l’avenir, et de rechercher des mécanismes et des moyens de l’exploiter».