Vers une redynamisation des mesures de contrôle et d’assainissement dans le secteur du transport public ?
Après le terrible «accident routier» ayant causé la mort d’une vingtaine de personnes suite à la chute d’un bus à Oued El Harrach, le choc, l’effroi étaient palpables au sein de l’opinion et à travers les réseaux sociaux véhiculant parfois des commentaires malintentionnés visant surtout à attiser la haine et la colère.
Il est vrai que ce douloureux accident aurait pu être évité si le car de transport concerné était dans un bon état d’entretien et de maintenance. Au lendemain du drame, des mesures ont été prises par le ministère concerné, sur instructions du Président de la République, pour retirer de la circulation les bus vétustes âgés de plus de 30 ans. Des engagements ont aussi été pris pour l’assainissement et la modernisation du secteur du transport public dans son ensemble et dans toutes ses composantes.
Les opérateurs et acteurs syndicaux concernés ne pouvaient de leur côté raté l’occasion de réitérer les revendications liées aux exonérations fiscales et douanières permettant de faciliter le renouvellement du parc, ainsi qu’à la révision des tarifs de transport.
Des préoccupations certes légitimes, mais souvent hélas motivées surtout par la seule course aux bénéfices et au gain rapide. Car comment comprendre qu’un propriétaire d’une ou de plusieurs unités de transport public de voyageurs puisse laisser de côté l’impérative obligation de veiller à l’entretien, l’hygiène et surtout la maintenance technique régulière de son bus, qui ressemble souvent à un tas de ferraille roulant.
Sans parler du manque d’intéressement de bon nombre d’acteurs concernés au volet de l’organisation et du fonctionnement de cette activité de service public.
Comment expliquer que certaines règles élémentaires de contrôle technique conditionnant la mise en circulation du bus de transport ne sont visiblement pas ou peu respectées dans certains endroits moins visibles sur un territoire communal? Que de fois, dans la wilaya d’Oran, a-t-on parlé de redynamisation des mesures de contrôle et d’assainissement de ce secteur du transport urbain collectif livré à des formes de clochardisation indignes des ambitions au progrès et à la modernité.
L’anarchie du transport par bus reste encore une fatalité oranaise parmi d’autres. L’état de saleté et de dégradation des bus, souvent vétustes et cabossés, les tenues délabrées, les propos et comportements déplacés de certains receveurs , les pratiques de conduite dangereuse, et les désagréments et incivilités en tout genre ont fini par planter un triste décor de régression et de désolation.
Avec une croissance démographique et urbaine galopante et un parc de bus de transports vieillissant datant parfois des années 80, et fonctionnant dans des conditions d’hygiène, d’entretien et de maintenance très aléatoires, le secteur du transport public et son parc ne pouvait que prendre les aspects miséreux de la régression et de la clochardisation.
Par S.Benali