Vivement le changement
Question: Les nouveaux élus aux commandes de l’APC seront-ils plus aptes et plus performants que les gestionnaires sortant qui, il faut l’admettre, n’ont pas réussi à assainir le terrain municipal de toutes les carences et insuffisances qui pénalisent lourdement la prise en charge de la ville en matière d’hygiène, d’entretien, d’embellissement et de maintenance dans tous les secteurs concernés ? Oran est sale, voire hideuse en certains endroits. Et c’est là un constat partagé par une majorité de résidents. Les rues et ruelles des quartiers sont truffées de nid de poule, de crevasses et de tranchées non réparées. Les trottoirs, même au centre ville où des crédits énormes ont été dépensés à l’époque du wali Tahar Sekrane, sont détériorés et d’un gris noirâtre qui accentue l’ambiance maussade dans un décor urbain dégradé. Et les mauvaises langues locales ont bien raison de se demander par quel miracle El Bahia retrouvera sa splendeur et sa gaieté. Les annonces du gouvernement sur une prochaine réforme des textes réglementaires régissant les collectivités locales permettent d’espérer un meilleur horizon en termes d’attributions et de responsabilités des élus chargés de la gestion de la Cité.
Malheureusement, la nouvelle équipe communale, comme les précédentes, va hériter elle aussi d’un très grand nombre de dossiers épineux non résolus depuis des lustres. En premier lieu la gestion administrative, comptable et financière de la Mairie qui a atteint un seuil de délabrement devenu presque irréversible. Les déficits et déséquilibres budgétaires cumulés, le faible taux de recouvrement des ressources financières quand elles existent, la maîtrise aléatoire du sommier de consistance répertoriant les actifs et le patrimoine urbain, la surcharge hallucinante en personnel recruté sans plans précis de recrutement et de gestion des carrières, et bien d’autres paramètres élémentaires de bonne gestion sont depuis longtemps ignorés et oubliés. Sans parler des conditions lamentables de prise en charge de l’hygiène et la collecte des déchets ménagers. Une mission communale qui vient d’ailleurs d’être transférée, sur décision du wali, à l’EPIC «Oran Propreté «. La marginalisation, et l’auto-exclusion de bon nombre d’élites intellectuelles et universitaires a souvent permis l’envahissement des sphères d’expression par la médiocrité et l’opportunisme indécent… Vivement le véritable changement.
Par S.Benali