Le chargé de communication de la DSP, Dr Youcef Boukhari a déclaré mercredi dernier à l’agence de presse APS que les hôpitaux de haï Nedjma et d’El Kerma, réservés à la prise en charge des cas de Covid-19 à Oran, «sont depuis quelques jours, «quasiment saturés» .
Le même responsable a précisé que la wilaya d’Oran enregistre entre 40 et 45 nouveaux cas par jour, dépistés uniquement par tests PCR au niveau des structures et établissements publics de santé. Mais en comptant les tests antigéniques et sérologiques, a fait savoir M. Boukhari, le nombre de cas de contamination par le covid19 pourrait dépasser une centaine par jour. Il faut admettre que le chargé de communication du secteur de la Santé ne craint pas de briser quelques tabous en matière d’information sur la situation réelle du terrain épidémiologique à Oran. A l’heure où le chiffre officiel annoncé ( qui ne prend en compte que le test PCR) des contaminations avoisine toujours les 200 cas par jour, on apprend qu’Oran à elle seule enregistre probablement une centaine de cas, soit plus de la moitié des cas affichés pour tout le territoire. Les observateurs avertis savent depuis longtemps que l’information officielle sur la situation de l’épidémie fait toujours l’impasse sur la réalité du terrain décrite notamment par les praticiens libéraux au niveau des quartiers et des grandes cités d’Habitat. À l’image des déclarations de ce médecin installé depuis plus de trente ans au quartier HLM/USTO, et qui enregistre une moyenne quotidienne de quatre à cinq cas de contamination détectés par tests antigéniques. Et cela sur un échantillon de population d’à peine un millier de familles. Le Dr Boukhari a donc bien raison de dire que «la situation est un peu inquiétante», même si l’expression choisie ne reflète pas totalement la situation en termes de risques épidémiques et de saturation des hôpitaux.
Une courte visite, effectuée hier par le chroniqueur à l’hôpital de Chaibo, à permis de relever un bon nombre de contraintes et de paradoxes dans la prise en charge des malades atteints du Covid et hospitalisés pour insuffisance respiratoire. Le protocole des traitements est certes bien assuré par l’équipe médicale, mais l’encadrement paramédical souffre d’un manque flagrant en personnel et d’une sorte de recul des motivations perceptible à travers un absentéisme trop fréquent. Ce qui a d’ailleurs contraint les responsables de l’hôpital à exiger la présence permanente d’un proche pour assurer l’assistance élémentaire au malade le jour comme la nuit. Ce qui n’est pas sans risques de contamination, notamment pour les non-vaccinés. S’agissant également de surveiller le taux de saturation et de régler en conséquence le débit de l’oxygène, il arrive de temps en temps qu’un malade sans surveillance soit transféré en urgence en soins intensifs. En réalité, l’ambiance générale dans cet hôpital dédié aux malades du Covid, est loin d’être particulièrement belle et rassurante. L’équipement en distribution d’oxygène sur tous les lits d’hospitalisation est réconfortant, même si un médecin nous signale des baisses fréquentes de débit pour des raisons qu’il ignore.
Et, comme le souligne à juste titre Dr Boukhari, même si aujourd’hui la situation est stable et maîtrisée, il faut craindre une recrudescence des cas en raison du non-respect des mesures de prévention et du faible engouement pour la vaccination constatés depuis ces derniers mois. Il serait bien utile et urgent, pour les pouvoirs publics de lancer des actions d’envergure pour sensibiliser et mobiliser les habitants Oranais autour du respect des mesures préventives , dont le port du masque et la distanciation physique, ainsi que «la vaccination» qui reste le moyen «efficace» pour endiguer la propagation de la Covid. D’autant plus que la capitale de l’Ouest algérien s’apprête à accueillir les fameux jeux méditerranéens rassemblant plus d’une vingtaine de délégations venues de différents pays.
Benali Si Youcef
