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28e Sila : conférence sur la profondeur historique de l’Algérie, «terre des commencements de l’histoire de l’humanité»

Des académiciens et chercheurs en préhistoire et en anthropologie historique ont animé, vendredi à Alger, une conférence sur le thème de, «L’Algérie, terre d’histoire et berceau des civilisations, sculptures sur pierres en Algérie : Musée à ciel ouvert», établissant un état des lieux qui a confirmé que l’Algérie était «une terre des commencements de l’histoire de l’humanité».

Coordonnée dans le cadre des conférences programmées au 28e Salon international du livre d’Alger (Sila), cette rencontre, organisée à la grande salle des conférences «Assia-Djebar», au Palais des expositions des Pins maritimes, a été animée par le directeur du Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH), Slimane Hachi et des inspecteurs du patrimoine culturel, aux parcs culturels du, Tassili n’Ajjer et de l’Ahaggar, MM. Mohamed Boudiaf et Mohamed Belghoul respectivement.
Qualifiant cette rencontre de «Conférence des haltes», en référence à l’ouvrage de l’Emir Abdelkader intitulé, «Livre des haltes», M. Hachi est remonté jusqu’aux découvertes de Ain Lahnèche (ou Ain Bouchrit), vieilles de 2.4 millions d’années, pour rappeler que l’Algérie était «une terre des commencements de l’histoire de l’humanité» et qu’elle n’a jamais été une terre de passage», appuyant son propos avec les anciennes «traces de pensée humaine comme les sites majeurs du Tassili n’Ajjer et de Tighennif, témoins d’une présence humaine ininterrompue vieille de plus de 12.000 ans».
Parmi les plus anciennes du monde, ajoute M. Hachi, les «gravures et peintures rupestres du Tassili», qui traduisent «la naissance du regard symbolique et de l’expression artistique de l’homme».
Aux côtés de nombreux éléments du patrimoine immatériel inscrits sur la liste de l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO), tels que le chant Ahellil du Gourara et la fête du S’biba de Djanet, le directeur du CNRPAH a rappelé que «plusieurs sites algériens tels que Timgad, la vallée du M’Zab, Tipasa, la Casbah d’Alger, figurent sur la liste du patrimoine universel de l’humanité».
A la fois «mémoire et matrice de l’humanité», l’Algérie devrait bénéficier d’une «dynamique de recherche scientifique continue», car sa profondeur historique doit être révélée, «non comme un passé figé, mais comme un levier d’identité et de rayonnement culturel», a conclu M. Hachi.
Appuyant le propos du directeur du CNRPAH avec différentes projections sur grand écran qui ont fait état de comptes rendus, statistiques, illustrations d’espèces animales vivant depuis des millénaires dans des écosystèmes naturels dans les régions du Sud algérien, MM. Boudiaf et Belghoul ont réaffirmé que l’Algérie, possédait, entre autres, un «patrimoine exceptionnel de sculpture sur pierre», mis en valeur à la fois dans des musées traditionnels et, de «manière spectaculaire, dans de vastes musées ouverts».
Les conférenciers sont revenus sur le site du «Sefar auTassili n’Ajjer», et ses «15.000 peintures et gravures rupestres préhistoriques , vieilles de 6000 ans ou plus, qui documentent l’évolution du climat, de la faune (girafes, buffles, rhinocéros) et des sociétés humaines (chasseurs, pasteurs, guerriers), témoignant ainsi, de l’évolution du climat et de la vie humaine dans le Sahara, du temps de la savane à la désertification».
Les falaises et grottes de cette région mystique du Sahara abritent des «dizaines de milliers de peintures et gravures, vieilles de plusieurs millénaires, décrivant la faune, la vie humaine et les changements climatiques de l’époque néolithique, lorsque le Sahara était une savane verdoyante», ont expliqué les orateurs, avant d’ajouter que le Sefar était une véritable «ville de pierre» troglodyte, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Ce patrimoine exceptionnel, qui s’étend «de la préhistoire à l’Antiquité romaine» est également complété par des «collections inestimables dans les musées nationaux», ont-ils encore précisé.
Autre exemple de site préhistorique majeur, la station de gravures rupestres d’»El Hadjra» à Béchar, récemment classé au patrimoine national, témoignant de la richesse de l’art rupestre dans le sud-ouest du pays.
Les sites romains (Djemila, Timgad, Tipasa, Cherchell) : Ces anciennes cités, également classées par l’UNESCO, agissent comme des musées ouverts d’architecture et de sculpture sur pierre de l’époque romaine.
On y trouve des vestiges monumentaux tels que des chapiteaux, des frises, des statues et des stèles, ainsi que l’ingénierie et l’urbanisme antiques, à l’instar du Musée public national de Cherchell, qui expose des éléments architectoniques en marbre.
Ouvert le 29 octobre dernier, le 28e Sila prend fin samedi après avoir accueilli 1254 exposants, venus de 49 pays et programmé plusieurs conférences scientifiques, économiques et littéraires.

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