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4e Conférence internationale sur le financement du développement : le président Tebboune expose la vision de l’Algérie

Le président Tebboune a mis en lumière l’injustice subie par l’Afrique, confrontée à des défis économiques en raison de la rareté des financements et du poids écrasant de la dette.

Le président de la République a déclaré lors de la 4e Conférence internationale sur le financement du développement (FfD4) que l’Algérie considère le développement durable et la solidarité internationale comme des éléments essentiels de sa politique extérieure. Il a souligné l’engagement constant de l’Algérie envers le développement sur le continent africain, en s’impliquant dans divers mécanismes de coopération bilatérale et multilatérale, ainsi qu’en soutenant l’intégration continentale à travers plusieurs projets. Il a également précisé que l’Algérie, via l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement, s’emploie à renforcer les infrastructures, la santé, l’éducation, l’énergie et d’autres initiatives dans plusieurs pays africains, pour lesquelles elle a investi pas moins d’un milliard de dollars.
En adoptant une politique financière qui repose sur la mobilisation de ses propres ressources, l’Algérie a réussi à se libérer entièrement du fardeau de la dette extérieure. Cela lui permet de jouer un rôle actif en aidant les nations qui peinent encore sous le poids de dettes écrasantes, lesquelles représentent un obstacle aux objectifs de développement durable (ODD), comme l’a affirmé le Président dans un discours prononcé en son nom par le Premier ministre, Nadir Larbaoui, lors de la conférence à Séville, en Espagne.
Le Président a aussi insisté sur l’importance de passer d’une phase de diagnostic à celle d’initiatives concrètes, en recherchant des solutions pour financer le développement. Il a exprimé le souhait que cette conférence marque le début d’un processus de développement global. Il a ajouté que le bien-être commun est désormais une exigence fondamentale, dont l’atteinte nécessite impérativement de réduire les écarts de développement et les disparités entre les pays, et de créer un environnement international capable de répondre aux divers défis et crises actuels.
Le président de la République a également mis en avant l’importance de renforcer la coopération internationale pour le développement et d’accroître la solidarité entre les peuples, notamment en réactivant le rôle d’organismes internationaux pertinents, tels que le «Forum sur le financement du développement» et le «Forum sur la coopération pour le développement», qui sont des mécanismes inclusifs contribuant au succès des initiatives en faveur du développement.
Il a affirmé que «compter sur le secteur privé pour financer le développement ne sera pas suffisant, à moins qu’il ne soit accompagné d’un engagement international fort en faveur du renforcement des aides publiques au développement et du soutien aux capacités des pays les moins développés et des pays pauvres à construire des économies solides et inclusives, capables de répondre aux aspirations de leurs peuples.»
Le chef de l’Etat a souligné les avancées réalisées, notamment l’engagement des pays développés à allouer 0,7 % de leur revenu national brut pour l’aide au développement, qualifiant cela d’ «un indicateur positif porteur d’espoir et de crédibilité en matière de solidarité internationale». Il a également salué les efforts pour réduire les activités financières illicites et éliminer les paradis fiscaux. Il a appelé à un renouvellement de l’engagement collectif pour une refonte du système financier international, jugé inadapté face aux mutations mondiales actuelles. Ces mutations et défis prennent de l’ampleur en raison du fossé de développement qui se creuse entre les pays, du fardeau de la dette qui s’alourdit, de l’impact des retombées du changement climatique sur les économies de plusieurs pays et de l’aggravation des conflits et des guerres, y compris ce qui se passe au Moyen-Orient, particulièrement en Palestine occupée et à Ghaza meurtrie, en proie à un génocide contre le peuple palestinien qui lutte pour l’établissement de son Etat indépendant avec El Qods pour capitale.
Le président Tebboune a mis en lumière l’injustice subie par l’Afrique, confrontée à des défis économiques en raison de la rareté des financements et du poids écrasant de la dette. Celle-ci, supérieure à 1,15 trillion de dollars, affecte gravement les efforts de développement, entraînant une hausse des coûts de financement et limitant les investissements. Il a donc appelé à des initiatives mondiales d’urgence pour alléger le fardeau de la dette, incluant une exonération totale pour certains pays.
Il a insisté sur la nécessité d’une réforme du système multilatéral pour intégrer les principes de justice et d’équité, permettant aux pays en développement de participer à la gouvernance des institutions financières mondiales. Cela devrait refléter la réalité d’un monde multipolaire et garantir le financement du développement pour tous. Enfin, le président de la République a plaidé en faveur d’un cadre onusien visant à corriger les failles dans la structure de la dette et à proposer des solutions pratiques pour sa soutenabilité, tout en dénonçant les notations financières biaisées qui pénalisent les pays africains.

Yahia Bourit

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