L’Italie est liée à l’Algérie par un accord d’amitié, de coopération et de bon-voisinage depuis plus de 18 ans. Mais cet accord n’a visiblement pas produit les résultats escomptés par l’Algérie qui ambitionne d’élargir le partenariat bilatéral.
Le président de la République M. Abdelmadjid Tebboune est arrivé, hier, en milieu d’après-midi à Rome, dans le cadre d’une visite d’Etat de trois jours à l’invitation de son homologue italien, Sergio Mattarella. Cette visite «revêt une importance particulière dans le raffermissement des liens d’amitié historiques et le renforcement des relations bilatérales dans de nombreux domaines», a indiqué un communiqué de la présidence de la République. Il convient de noter, selon la même source, que le volet économique sera prédominant dans les discussions qu’auront les deux chefs d’Etat algérien et italien. Cette orientation qu’Alger entend donner aux relations futures avec Rome, obéit à «une vision nouvelle des deux Présidents visant à insuffler une nouvelle dynamique au dialogue et à la coopération stratégique entre les deux pays voisins et amis», a révélé la présidence de la République dans le même communiqué.
Il est utile de rappeler que l’Italie est liée à l’Algérie par un accord d’amitié, de coopération et de bon-voisinage depuis plus de 18 ans. Mais cet accord n’a visiblement pas produit les résultats escomptés par l’Algérie qui ambitionne d’élargir le partenariat bilatéral. Aujourd’hui limité au secteur énergétique, Alger souhaite étendre la coopération entre les deux pays aux secteurs de l’industrie mécanique, l’agriculture, le tourisme et l’enseignement supérieur.
La visite d’Etat du Président Tebboune qui répond à celle effectuée en Algérie en novembre 2021 par son homologue italien est un nouveau jalon dans la coopération algéro-italienne, dont le chef de l’Etat avait salué le caractère fort et annoncé leur consolidation «dans un avenir très proche». Cet avenir est le présent d’aujourd’hui. L’occasion de rappeler la conviction du Président Tebboune qui, lors de la conférence de presse, co-animée à Alger avec le président italien, avait souligné l’accord parfait et donc la réussite de la visite de novembre dernier. Et Pour cause, les présidents Tebboune et Mattarella avaient fait état d’une convergence de vues entre les deux pays sur toutes les questions d’intérêt commun, exprimant sa disponibilité de poursuivre la concertation politique sur les questions internationales et régionales, notamment sur le dossier libyen et la situation dans la région du Sahel. Il y a lieu de rappeler que la visite d’Etat du président italien de deux jours avait été couronnée par ailleurs par la signature des accords dans les domaines de l’éducation, de la justice et de la sauvegarde du patrimoine culturel.
En début avril dernier, le Président du Conseil des ministres italien, M. Mario Draghi avait effectué, également, une visite en Algérie qui avait abouti, elle aussi, à la signature d’un important accord gazier entre Sonatrach et Eni. Il y a lieu de citer aussi l’installation récente d’un groupe parlementaire d’amitié Algérie-Italie au siège de l’Assemblée populaire nationale (APN), afin de contribuer au «renforcement des relations entre les deux pays, au mieux de leurs intérêts communs».
C’est dire que l’entente entre les deux pays a atteint un niveau d’excellence. Il reste à insuffler à ce partenariat un sang neuf qui soit prioritairement économique, pour donner du sens à une volonté algérienne de sortir de la dépendance des hydrocarbures.
L’Italie, premier client de l’Algérie, achète annuellement plus du tiers du gaz algérien exporté, tandis qu’elle occupe la deuxième place parmi les pays de l’Union Européenne (UE) fournisseurs de l’Algérie.
Rappelons que le volume global des échanges commerciaux entre l’Algérie et l’Italie a atteint près de 6 milliards de dollars (USD), dont 3,5 milliards USD d’exportations algériennes vers l’Italie (notamment des hydrocarbures) et 2,42 milliards USD d’importations de ce pays (des équipements surtout).
La balance commerciale entre les deux pays a toujours été excédentaire à la faveur de l’Algérie. Le secteur des hydrocarbures occupe une place importante dans la relation économique algéro-italienne, grâce notamment au partenariat entre le Groupe Sonatrach et le groupe énergétique italien Eni, présent depuis 1981 en Algérie.
Les deux Groupes gèrent le Gazoduc TransMed, aussi appelé Enrico Mattei, reliant l’Algérie à l’Italie via la Tunisie et permettant l’exportation annuelle d’un volume allant jusqu’à 32 milliards de m3 de gaz algérien vers l’Italie.
Anissa Mesdouf