EDITO

Plus qu’une guerre froide

La guerre en Ukraine entre dans son 130è jour. Une guerre qui semble s’installer dans le temps et qui manifestement va durer pour un long moment encore. Plus grave encore, elle verra le champ des opérations s’élargir davantage et impliquer, militairement s’entend, d’autres pays que la Russie et l’Ukraine.
Le pays qui n’est pas loin de s’engager dans cette guerre est la Biélorussie qui a accusé Kiev d’avoir tiré des missiles sur son territoire. Et la réaction du président biélorusse Alexandre Loukachenko ne sait pas faite attendre et a été menaçante et sans équivoque, non seulement contre l’Ukraine, mais contre toutes les capitales qui la soutiennent. « Si seulement vous osez frapper, comme ils prévoient, Gomel, ou la raffinerie de Mozyr, ou l’aéroport de Louninets, ou Brest, alors la réponse arrivera instantanément, en seulement une seconde », a prévenu le président biélorusse, ajoutant « Il y a moins d’un mois j’ai donné l’ordre à nos forces armées d’avoir dans le viseur, comme on dit maintenant, les centres de décisions dans vos capitales ». En parlant de «vos capitales», le président Loukachenko ne s’adresse ainsi pas qu’à Kiev mais à toutes les capitales occidentales et en particulier européennes.
Ainsi et à ce stade des événements, on remarque qu’aucune partie, soient celles directement engagées dans le conflit ou celles qui soutiennent Moscou ou Kiev, ne parlent où ne pensent à la paix. Toute sortie pacifique au conflit n’est manifestement pas à l’ordre du jour. Les canons ont encore de longs jours devant eux. Par ailleurs, et sur le terrain, et alors que la grande campagne médiatique occidentale semble arriver à ses limites, les forces russes continuent leur avancée et s’emparent d’autres territoires ukrainiens. Des avancées que tentent de minimiser les Occidentaux, mais qui au fond inquiètent les capitales européennes et Washington qui, malgré toutes les impressionnantes sanctions contre Moscou n’ont pas fait plier Poutine et surtout ne l’ont nullement affaibli. Pire encore, ce sont les Occidentaux qui doivent aujourd’hui trouver des portes de sortie depuis que les Russes ont fermé les vannes du pétrole et surtout du gaz.
Une situation étouffante qui n’arrange en rien les choses et qui appelle à une implication de plus en plus directe des Occidentaux qui même s’ils envoient de plus en plus d’armes en quantité et en qualité à l’armée de Zelensky, savent que cela ne suffit plus, et que d’autres actions doivent être maintenant mises sur la table.
Alors jusqu’où peuvent-ils aller? C’est la grande question qui est posée et qui inquiète sérieusement, car il ne faut pas exclure que cette guerre ne débouche sur un affrontement direct entre l’Est et l’Ouest, pour reprendre les termes de la guerre froide, qui cette fois risque d’être plus qu’une guerre froide, mais une guerre destructrice pour toute la planète.
Par Abdelmadjid Blidi

Articles similaires

Voir Aussi
Fermer
Bouton retour en haut de la page