EDITO

Baccalauréat : le coup d’envoi

Le ministre de l’Education nationale a donné le coup d’envoi au processus du bac dans sa version 2023/2024. Cela s’est fait au travers de l’ouverture du «bunker» où vont vivre durant plusieurs semaines des enseignants avec la mission précise de confectionner les sujets du baccalauréat. Ça n’ajoute certainement pas au stress des candidats, mais cela met la société en ordre d’éveil par rapport au plus important des examens de fin de cycle depuis l’indépendance du pays. C’est un signe probant de l’intérêt que porte les Algériens à ce sésame qui se trouve être également un passeport à une nouvelle vie pour les jeunes adolescents qui passeront de statut de lycéens à celui d’étudiants. Ce n’est pas anodin pour eux, et ça ne l’est pas également pour leurs parents, ainsi que pour tout l’entourage adulte. En clair, le bac est plus qu’un simple examen. C’est aussi et surtout un signe social et sociétal majeur dans la vie de la nation. Il montre la place du savoir dans un pays qui en a été exclu pendant 132 ans. Près de 62 ans après l’indépendance, la flamme du désir du savoir au sein de la collectivité nationale demeure donc intacte.

Cela n’enlève pas l’angoisse des lycéens-candidats au bac. Bien au contraire. La responsabilité qu’ils sont censés avoir doit être à la hauteur des attentes de leurs parents. Ces derniers tentent de ne pas stresser leurs enfants, mais n’y parviennent pas toujours. C’est dire que cet événement annuel n’est pas banal pour la société. Même aux plus terribles heures de la période de la lutte antiterroriste, les Algériens sont demeurés attachés à cet examen. Cela renseigne leur attachement à cette institution éducative qu’est le baccalauréat.

En un mot comme en mille, le bac est un sérieux baromètre de la santé de la société algérienne. D’abord, parce qu’il constitue le lien sociétal nécessaire qui fait de l’Algérie une nation. Cet examen national est une sorte de transversal qui traverse toutes les couches sociales et garantit aux plus pauvres de disposer des mêmes chances que les pus riches, grâce au système éducatif qui a la faculté de promouvoir l’individu et non pas la classe sociale à laquelle il est censé appartenir. De fait, c’est l’entièreté du pays qui respire au rythmes de ses lycéens, durant les quelques jours des épreuves, et avant, sur les plusieurs semaines que durent les révisions et ensuite, dans l’attente des résultats.

Ça n’a l’air de rien, mais le ministre de l’Education nationale a inauguré, hier, un processus annuel qui va faire plonger des dizaines de millions d’Algériens dans une atmosphère particulière qu’ils apprécient tellement. Il va de soit que plus on se rapproche du jour J, plus cette atmosphère se charge de stress, mais aussi de grands espoirs pour toute une génération de lycéens….futurs étudiants.

Par Nabil.G

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