Loin d’être éphémères, les impacts des jeux méditerranéens s’inscrivent déjà dans la durabilité à Oran.Infrastructures sportives, rénovation urbaine, amélioration des transports, emplois…Que restera-t-il après la tenue de ce grand événement sportif ?
Au lendemain des Jeux, les bénéfices perdurent encore. Voici la preuve: quelques jours seulement après la clôture des JM, le centre nautique du complexe olympique Miloud Hadefi s’apprête à accueillir sa deuxième compétition internationale qui consiste en la tenue du championnat arabe de natation prévu du 20 au 24 juillet prochain.Ainsi, les impacts positifs durables de la réalisation des infrastructures sportives destinées à accueillir les JM ne font que commencer. «C’est une évidence, les utilisations de toutes les infrastructures existantes perdureront après les JM. Après cette manifestation méditerranéenne, les centres sportifs construits serviront à accueillir d’autres événements. L’héritage des JM se décline sous divers aspects: sportif, social, environnemental, urbain et économique.
« Les Jeux ont permis de grandes avancées, avec des infrastructures rénovées ou créées, de nouveaux quartiers aménagéset modernisés dont bénéficieront durablement les Oranais. Les bienfaits se projettent ainsi à long terme», explique M. Chekri, architecte urbaniste oranais. L’enjeu majeur des Jeux est de donner une seconde vie au village méditerranéen et aux différents centres sportifs construits pour l’occasion. Au-delà du pari de faire de ces JM une grande fête populaire, les autorités se sont fixé un autre objectif ambitieux: un impact positif durable sur la ville et ses habitants. «Parmi les nombreux autres bienfaits de ces Jeux, figurent des équipements sportifs accessibles aux habitants, l’amélioration de la desserte en transports en commun et un levier en faveur de l’emploi local. Même si les retombées en termes d’emploi sont difficilement chiffrables,l’impact est réel», indique M. Chekri. Pour ce dernier, «des milliers d’emplois ont été créés dont beaucoup seront conservés à long terme. Logiquement, c’est le secteur du BTP (de l’ouvrier de chantier à l’ingénieur) qui a le plus bénéficié de ces emplois, avec la construction des sites olympiques, du village méditerranéen, mais aussi la rénovation des infrastructures existantes. Des milliersd’emplois ont aussi été créés pour accueillir touristes et athlètes et ainsi contribuer à l’organisation minutieuse d’un événement aussi énorme». Beaucoup de sites ont bénéficié d’une seconde vie, à l’image du palais des sports Hamou-Boutlelis, la piscine de M’dina Jdida, le centre équestre d’Es Sénia et bien d’autres. Ce qui est une bonne chose pour la ville et ses habitants. A côté des infrastructures sportives, le village méditerranéen d’une superficie de 39 hectares et d’une capacité d’accueil de 4.266 lits, servira également comme une infrastructure d’hébergement lors des futurs rendez-vous sportifs qu’accueillera El Bahia. «Les Jeux méditerranéens sont un vecteur de développement urbain et un moteur de régénération socio-territoriale. Le stade olympique est un fleuron urbain et architectural permettant de démontrer notamment l’attractivité de la ville et servir des aspirations de développement. Mais surtout, la mise en place de logiques de planification post-jeux méditerranéennes, sera forcément synonyme de reconversion réussie pour les installations sportives», soutient M. Chekri. Selon cet urbaniste, «la reconversion des installations sportives sera réussie sous divers aspects: urbains, touristiques et financiers.». Et cet urbaniste de conclure: «Des activités à vocation sociale et distractive destinées à la population locale selon des créneaux sportifs et culturels pourraient être conjuguées à des événements à finalité commerciale, rentables et à forte visibilité médiatique internationale selon des segments sportifs et culturels. Ces activités doivent être structurées autour de divers partenariats public-privé, où le secteur public reste majoritaire, vecteur indispensable pour le développement de synergies locales».
Imad. T
