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Polémique sur le choix de terrain de la nouvelle Gare routière d’Aïn El türck : le wali d’Oran a-t-il été trompé ?

Y’aura-t-il ou non, finalement, une gare routière à Aïn El Türck ? La question, tout autant que la réalisation de ce projet, remonte à près de 25 années maintenant. Elle continuera à faire couler beaucoup d’encre si une décision ferme ne tombe pas.

Au mois de février dernier, le wali, Mr Saïd Sayoud, accompagné d’une forte délégation de son exécutif, d’une armada d’élus locaux et de l’APW, de gestionnaires de l’administration locale de la daïra d’Aïn El Türck, d’un fort contingent de la presse, avait effectué une importante visite de travail et d’inspection dans la daïra d’Aïn El Türck et lors de laquelle d’importantes annonces ont été faites, notamment en matière de développement local, dont principalement, la réalisation de la station de dessalement de l’eau de mer de Cap Carbon.
Un projet régional phare, ambitieux et nodal, qui aura assurément raison de la problématique de l’approvisionnement en eau potable dans la partie Ouest de la wilaya d’Oran, voire même au niveau de certaines wilayas limitrophes.
Parmi les autres projets d’intérêt général, que tenait absolument à débloquer le chef de l’exécutif lors de cette visite, celui de la gare routière figurait parmi la priorité des pouvoirs publics, dans la mesure où le plan de circulation interurbain de la daïra d’Aïn El Türck devenait obsolète, et qu’il était désormais urgent de remédier à cette situation.
En présence des autorités locales de la commune et des services de la subdivision agricole, le wali fixa son choix sur une assiette sise sur le domaine agricole « Mohamed Ghriss », connue pour avoir été une ancienne cave agricole, avant d’être attribuée en concession sous forme d’EAC, (Exploitation agricole collective), et avant même que celle-ci ne change de statut juridique suite à un désistement des fellahs exploitants et après une longue et sulfureuse polémique et qui fît même l’objet d’une instruction devant la justice.
Après confirmation de la nature juridique du site auprès du maire de la commune et du subdivisionnaire de l’agriculture, le wali ordonna sur le champ le lancement des procédures d’usage pour le transfert de l’assiette vers l’urbanisable, l’élaboration d’une étude, du choix de l’entreprise de réalisation selon les voies consacrées par la législation et probablement le lancement d’un avis pour la gestion de la nouvelle gare routière.
Ayant confirmé avec ses proches collaborateurs et les autorités locales de la commune d’Aïn El Türck, la faisabilité du projet, puisqu’aucune objection n’avait été soulevée ni par le président de l’APC, ni par l’Administration locale, ni par les services de la Direction des Services Agricoles, le wali Sayoud, insista pour l’installation du chantier et le lancement du projet.
Or, il se trouve que 10 mois après, il n’y a point de gare routière.
Interrogé lors de la dernière session de l’exécutif à propos de l’avancement de ce projet, le Pdt de l’APC d’Aïn El Türck, répond astucieusement que la commune ne dispose pas d’assiette foncière ! La réponse sonne comme un coup de glas.
Le wali a été-il été trompé sur la situation réelle de ce site ? A-t-il été induit sur une fausse piste, et comment surtout toute une administration locale pouvait-elle ignorer ou sembler ignorer une situation juridique, et transmettre des données erronées ou présentées comme telles, aux pouvoirs publics, alors qu’il s’agit d’un projet public, d’intérêt général ? Interrogé à ce propos, le subdivisionnaire de l’agriculture de la daïra d’Aïn El Türck, confirmera que l’assiette en question relève du domaine agricole, et qu’actuellement elle est exploitée sous forme de partenariat agricole par l’allocataire.
Autrement dit, sa réquisition pour un projet d’utilité publique, doit faire l’objet d’une « distraction interministérielle ». Et Vlan ! Deuxième coup de glas.
Autrement encore dit, le projet de la gare routière ne verra jamais le jour, puisque le site, ne peut être réquisitionné selon le stratagème utilisé et comme annoncé par le maire de la commune, il n’existe pas de foncier pour l’accueillir ! Pourquoi avoir attendu presque 11 mois pour le faire savoir ? Le fait n’est pas nouveau, le projet des 300 logements d’El Bahia, est resté durant 08 mois à l’arrêt sans qu’une mise en demeure ne soit adressée à l’entreprise de réalisation.
Les 02 stations de dessalement de Bousfer et des Dunes, étaient censées être fonctionnelles durant l’été, alors qu’elles ne l’étaient pas.
La piscine semi olympique dont le coup d’envoi remonte à plus de 10 ans, et qu’on disait haut et fort opérationnelle, n’a pas encore ouvert ses portes, faute d’eau, a-t-on appris ! Et le délire continue…
Karim Bennacef

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