Oran Aujourd'hui

A quoi servent les élus locaux ?

La ville d’Oran vient de tourner la page des jeux méditerranéens 2022 installés depuis prés de six ans au cœur des attentes, des ambitions et des engagements affichés par les acteurs concernés ou impliqués dans l’organisation de l’événement sportif. La majorité des observateurs et commentateurs ont globalement qualifié le déroulement de cette édition des JM de réussite et de grand succès à inscrire à l’actif des gouvernants et de la population oranaise. Au lendemain de la fête de l’Aïd el Adha, célébrée samedi dernier dans le traditionnel décor urbain des moutons égorgés ici et là sur l’espace public, des déchets de paille et de charbon non ramassés dans certains quartiers, des odeurs de flaques de sang mal nettoyées au pied des immeubles des nouvelles grandes cités d’habitat, de la rareté des boulangeries ouvertes et du pain mis en vente exposé sur les trottoirs dans différents coins de la cité, les citoyens anonymes avaient déjà totalement mis de côté les JM 2022. Et les mauvaises langues locales, évoquant le sujet au détour de leurs parties de dominos quotidiennes, ne pointent du doigt que «les couacs et les ratés» les plus commentés sur les réseaux sociaux avides de critiques et de dénigrement avancé. Notamment en matière de gestion des conditions de vente des billets d’accès. Les critiques, plutôt abusives, visaient également l’encadrement de l’institution en charge des préparatifs de ces jeux qui, selon eux, aurait été «confisquée aux Oranais et monopolisée par des acteurs venus d’ailleurs qui ne connaissent rien de la ville, ni son riche patrimoine culturel, ni ses repères, ni ses besoins, ni ses ambitions… ». Des critiques qui s’expliquent cependant par l’absence de toute personnalité ou élite locale dans le processus de préparation des J.M. Beaucoup ont noté par exemple que le Maire de la ville d’Oran n’a été pour la première fois visible que lors de la cérémonie protocolaire de remise de l’emblème des Jeux à son homologue de la ville italienne de Torrente. A deux ou trois exceptions près, «Aucun député ou sénateur connu, aucune personnalité locale reconnue dans les sphères politiques, culturelles ou universitaires oranaises n’était présente parmi les responsables de l’organisation», s’indignait un fonctionnaire en retraite qui se demandait «à quoi peuvent servir ces nombreux élus locaux… incapables d’assumer leur rôle et leur responsabilité quand il s’agit d’organiser et de gérer de grands événements ».
Par S.Benali

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