DÉCRIANT LA FAIBLESSE DU TAUX DE REMPLISSAGE:
Les investisseurs touristiques déplorent l’absence d’une véritable politique d’attractivité
Plus que jamais, les investisseurs touristiques de la wilaya d’Oran appréhendent cette saison estivale, notamment depuis l’annonce de la réouvertures des frontières algéro-tunisiennes, craignant, selon les aveux de quelques uns d’entre eux, une « fuite » des clients vers le pays voisin que beaucoup de touristes algériens avaient, ces dernières années, soit avant la pandémie, adopté pour leurs vacances.
En fait, tout aussi opportune que l’est cette décision pour la relance des affaires économiques entre les deux pays, l’annonce a fait l’effet d’un boomerang chez nombre d’investisseurs locaux, particulièrement ceux de la corniche oranaise Ouest, qui pensaient tirer profit de la situation pour booster leurs chiffres d’affaires en attirant un maximum de touristes nationaux. Quelques peu « meurtris » les années précédentes, par la concurrence qu’offre le produit touristique tunisien, pour ne citer que celui là, et sans vouloir contester une telle décision, les opérateurs touristiques nationaux déplorent toutefois la faiblesse de la politique d’attractivité prônée jusque là pour la promotion du produit national. Ces derniers considèrent que plus d’efforts doivent être consentis par les responsables locaux afin de rendre le produit touristique algérien plus attractif. Ceux établis sur la Zone d’extension Touristique (ZET) de Cap Falcon, relavant de la commune d’Aïn El Türck, regrettent que l’état du site où sont implantés quelques complexes touristiques, tarde à subir les aménagements nécessaires, dont principalement le bitumage des accès ainsi que le règlement des contentieux juridique de certaines situations. Aussi, ils espéraient, disent-ils, que des campagnes publicitaires aient été programmées par la commune et les pouvoirs publics, pour promouvoir la destination nationale. L’avantage pour les deux parties, est plus que profitable. L’une, la commune, aurait renfloué ses rentrées fiscales, l’autre, préservé la pérennité de son activité commerciale et de son investissement. «Je ne sais quel chiffre avancer sur le taux de remplissage, car il n’y a tout simplement pas de chiffre, faute de clients ! », répliquera un opérateur touristique avant d’ajouter, l’air dépité : « trouvez-vous normal qu’en plein mois de juillet et par une température de 35°, la piscine soit désespérément vide et que l’hôtel n’affiche aucun client ? ». A la question de savoir si cela est dû à la cherté des tarifs proposés, notre interlocuteur du jour, dément catégoriquement, considérant que les prix sont très compétitifs et le produit digne des grandes infrastructures étrangères. D’autres investisseurs abondent dans le même sens en ajoutant que si Oran, a joui d’une formidable campagne publicitaire pour la promotion des jeux méditerranéens, le même état d’esprit doit prévaloir pour la promotion du produit touristique local et ce, par la mise en place d’une véritable stratégie touristique d’attractivité. « Nous, en tant qu’opérateurs touristiques avons consenti de gros moyens financiers pour contribuer à l’effort de développement économique de notre pays, toutefois, l’effort ne semble pas être partagé».
Karim Bennacef