Les Arabes, leurs rêves et leurs traîtres
Le CIC prend des allures d’une fourmilière où des centaines d’hommes et de femmes s’activent avec un seul objectif en tête, faire du Sommet arabe d’Alger un événement à la hauteur des attentes de plusieurs dizaines de millions de citoyens d’une des régions, les prometteuses de la planète, à la seule condition que les élites s’y mettent sérieusement. A voir la dynamique qui caractérise les lieux où doit se tenir le Sommet, l’on ne peut que souhaiter plein succès à tout le personnel qui s’y affairent. Il faut dire que tout ce beau monde a en partage l’essentiel de ce qui peut constituer les raisons de l’émergence de leurs peuples respectifs. Ils ont en commun la langue, la culture, la religion. Ils sont les descendants d’illustres ancêtres qui ont fait propager les sciences à travers le monde et mis l’humanité à l’étrier de la modernité, sans en tirer profit, pour cause de circonstances historiques qui les ont relégué au second plan. Mais ils ne sont pas sortis de l’Histoire pour autant. Au 20 siècle, ils ont recouvré leurs indépendances. Certains, à l’image de l’Algérie, l’ont arrachée de hautes luttes. Mais cela ne suffisait pas pour prétendre à un statut de puissance régionale pour les Arabes. De trahison en vassalisation, d’autres États arabes ont réduit l’espoir d’unité à sa plus simple expression. Les peuples, fort de leur prestigieux passé, refusaient de céder au désespoir. On l’aura vu à chaque occasion. Démunis, ils ne pouvaient pas faire grand chose à part y croire et attendre.
En cette troisième décade du 3e millénaire, l’espoir est toujours permis et l’attente peut être récompensée par une issue victorieuse du Sommet d’Alger. Les chamboulements que vit l’humanité, ces derniers mois, redistribuent les cartes et placent le monde arabe en posture favorable à même de prétendre à jouer un rôle déterminant dans l’équation géopolitique du moment. Il n’est certes pas question de se mesurer aux géants américains, russe et chinois, mais il y a de la place pour une puissance-relaie au sud de l’Europe et à l’est de l’Asie. Son potentiel énergétique et la multiplicité des pôles de décision, ouvrent une belle perspective à même d’installer tout le croissant fertile sur la trajectoire de l’émergence économique et stratégique.
Tous les observateurs croient en les chances des Arabes de reconquérir une partie de l’aura perdu et pourquoi pas, à terme, rayonner de nouveau sur le monde. Mais pour ce faire, il faut réunir un certain nombre de conditions, dont les plus importantes sont la solidarité et l’unité. Or, à quelques jours du Sommet, les bruitages émanant de cercles hostiles à la réunification des rangs arabes ont tenté de saborder le sommet. «Nous sommes habitués à de telles informations fallacieuses et tendancieuses», a déclaré à la presse, le président du Sommet. Ces informations qui font état de la présence au Sommet du président du Sahara occidental sont relayées par les médias marocains. L’on a déjà enregistré par le passé des traîtres à la cause arabe. Le Maroc en est un.
Par Nabil.G