Comment lutter contre l’anarchie urbaine ?
Les services de la wilaya ont annoncé récemment qu’une «opération d’assainissement» sera lancée, visant les extensions illicites érigées par les occupants d’appartement au rez-de-chaussée des immeubles, ainsi que par certains commerces, crémeries et cafétérias.
Cette action, indiquent les mêmes sources, sera supervisée par une commission de wilaya instituée à cet effet et concerne dans un premier temps les grandes cités d’habitat dans la commune d’Oran.
Il s’agit, nous dit-on, de démolir toutes les extensions sauvages occupant illicitement l’espace public.
On sait, depuis longtemps, que ces pratiques d’extension d’appartements en rez-de-chaussée et de commerces de restauration rapide sont monnaies courantes, malgré les textes de loi et les règlements que nul n’est censé ignorer.
Au quartier HLM/USTO, des fenêtres de plusieurs appartements en rez de chaussée ont été démolies et transformées en portail donnant sur le trottoir, afin de transformer la pièce de l’appartement en magasin d’alimentation, de tabacs et journaux, ou même parfois en gargote de vente de karantika.
On peut également remarquer des espaces extérieurs mitoyen aux appartements, transformés en garages ou en «jardin privé », clôturés par l’habitant concerné.
Dans cette cité, les murs de soutènement d’un immeuble ont même été démolis pour agrandir les vides sanitaires et transformer tout le sol en salle de prière pour les habitants de la cité.
Alors qu’à quelques dizaines de mètres il existe depuis longtemps une vraie mosquée.
Les habitants de l’immeuble concerné avaient, il y a quelques années, protesté contre la modification de la structure de leur bâtiment dont les fondations semblent fragilisées, mais à ce jour aucun des walis successifs n’a réussi à éliminer cette atteinte évidente aux règles architecturales .
Ici, les locataires ou propriétaires d’appartements en rez-de-chaussée qui ont effectué sans autorisation.
des modifications ou des aménagements pour ouvrir un magasin, une terrasse, un garage ou simplement pour avoir un accès individuel, comme c’est le cas pour un notaire, un Laboratoire d’analyse et deux ou trois médecins, ne semblent nullement dérangés ni encore moins inquiétés par un éventuel rappel à l’ordre par les pouvoirs publics.
Comment croire qu’une simple «commission de contrôle» installée à la wilaya pourrait assainir et venir à bout de ce vieux fléau des extensions illicites, là où depuis plus de cinquante ans, toutes les APC successives avec leurs flottes d’agents municipaux ont été magistralement défaillantes…
Faire respecter les règles urbaines, architecturales et environnementales est pourtant l’une des missions premières fondamentales des mairies.
Par S.Benali