Oran Aujourd'hui

Tourisme balnéaire: du chemin reste encore à faire

Malgré les crédits importants et les efforts indéniables déployés chaque année pour la préparation des saisons estivales, les communes côtières semblent toujours prises en otage par des contraintes et des paradoxes divers qui pénalisent le développement et la promotion de leur image en matière de maintenance et d’embellissement du cadre urbain. Alors que la saison estivale 2023 tire à sa fin, rien n’indique encore une fois que les communes dites balnéaires de la wilaya d’Oran auraient réussi à «crever le plafond de verre» qui les empêche de se hisser au rang du progrès et de la modernité tant espérés. Selon des observateurs avertis, l’été 2023 ressemblera, à peu de choses près, à tous les étés précédents, marqué lui aussi par les mêmes désagréments et les déficits connus en matière de gestion, d’entretien et d’organisation du territoire communal.
Des constructions illicites, des bidonvilles, des allées d’accès vers la plage obstruées par un baraquement sauvage, des déchets jetés anarchiquement, des eaux usées qui ruissellent vers la mer, des morceaux de plage occupées par des solariums clandestins ou autorisés, des jet-ski causant parfois des drames, des aires de stationnement squattées par des gardiens auto-déclarés qui imposent leur loi et leur règlement, et bien d’autres sujets de désagréments et de désillusion pourraient être évoqués pour illustrer un état des lieux ou rien, ou presque rien n’a véritablement changé. Dés la fin de la l’été, les communes côtières semblent perdre un peu de l’attention particulière que leur accordent les pouvoirs publics afin de les aider à assumer leur rôle dans la promotion du tourisme balnéaire. Peu à peu, l’image urbaine un peu rafistolée avant l’été reprend son aspect morose et «banal» en attendant la prochaine saison.
Selon un expert, cette démarche basée sur l’affectation annuelle de crédits permettant aux communes concernées d’engager quelques opérations de maintenance d’entretien, de nettoyage et d’embellissement des plages et des espaces urbains connaît aujourd’hui ses limites et ne permet pas d’assurer à plus long terme une véritable dynamique de développement conforme aux vocations touristiques de ces collectivités locales. Notamment en ce qui concerne les plus lourds chapitres liés à l’investissement dans les zones touristiques, au renforcement des capacités de distribution d’eau potable, à la rénovation des réseaux d’évacuation des eaux usées, à la réfection des voiries et du réseau routier, et à l’éradication des bidonvilles et de l’habitat précaire qui ne cesse de proliférer.
La promotion du tourisme à travers les communes côtières ne se mesure pas seulement au nombre, aussi important soit-il, de vacanciers et de visiteurs enregistrés sur les plages oranaises. Mais aussi, voire surtout, aux capacités collectives de changement et d’amélioration de toutes les conditions d’accueil, de confort, de détente et de loisirs exigées par le tourisme moderne. Du chemin reste encore à faire…
Par S.Benali

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