Incivilités, querelles de bandes et fléaux émergeants
Encore une fois, le concept de «nouvelle ville» est utilisé par les gestionnaires concernés pour évoquer un projet de réalisation d’un nouveau pôle d’habitat au niveau de la commune de Boutlélis.
On se souvient, il y a plus de dix ans, de ces envolées médiatiques d’anciens responsables locaux qui annonçaient la création d’une «nouvelle ville», moderne et intelligente disaient-ils, dans la Commune de Tafraoui avant de la délocaliser à Misserghine suite aux protestations des fellahs de la plaine de Mlatta.
Un épisode rocambolesque marqué par des promesses de projets grandioses devant assurer le progrès et la modernité de la métropole oranaise.
On sait aujourd’hui qu’il ne s’agissait surtout que de concrétiser les projets de construction de logements, tous programmes confondus, afin d’éradiquer le fléau des bidonvilles et d’atténuer quelque peu une crise devenue chronique à Oran depuis des décennies.
Malgré la réalisation de nouveaux pôles d’habitat à Belgaid, Oued Tlélat, et Misserghine, la demande reste croissante et la pression sociale accentuée au rythme des floraisons constantes de baraques de bidonvilles à travers la Communes.
Sans parler du fléau du vieux bâti d’Oran, à grand risque d’effondrement, et qui ne cesse d’être occupé illicitement par des familles en quête de logement.
Les responsables locaux ont donc annoncé le prochain lancement d’un nouveau projet de pole d’habitat en formule locative publique LPL, qui sera, nous dit-on, renforcé par d’autres programmes de logement afin de «faire baisser la très forte demande sociale».
Un projet implanté dans la commune de Boutlélis, et qui est présenté sous le label de «nouvelle ville».
Une sorte «d’étiquette publicitaire» disent les mauvaises langues oranaises qui connaissent bien les parcours et les contenus des différents projets de pôles d’habitat créés ici et là à Oran.
Notamment les ensembles d’immeubles de recasement implantés à Oued Tlélat, et le projet dit de «nouvelle ville Ahmed Zabana» dans la commune de Misserghin.
Un pôle urbain qui â ce jour ne cesse de nourrir les critiques des urbanistes et la colère des résidents qui souffrent d’un manque total de structures d’accompagnement.
A Oued Tlélat, la forte concentration de nouveaux habitants, relogés après évacuation de bidonvilles démolis ou d’immeubles menaçant ruine, n’a pas manqué de forger une ambiance sociale perturbée par des incivilités, des querelles de bandes et des fléaux émergeants propres aux ghettos de banlieues.
Par S.Benali