Oran Aujourd'hui

Chirurgie esthétique dans des salons de beauté

Les opérations de contrôle menées par la commission «hygiène, santé et environnement» de la commune d’Oran ont abouti la semaine dernière à des propositions de fermeture d’une dizaine de salons de beauté.
Il a été en effet signalé que ces opérateurs proposaient des prestations  d’esthétique et de beauté sans aucune formation ou spécialisation préalable confirmée par un diplôme professionnel.
Ce qui, selon des membres de la commission communale concernée représenterait un véritable danger pour la santé des patients.
Plus grave encore, les produits proposés et utilisés dans ces salons proposés à une fermeture seraient périmés.
Une publication sur la page facebook officielle de la commission souligne que  plusieurs anomalies et infractions aux règles de la santé publique et au respect de l’hygiène ont été constatés.
Mais ce qui est encore plus alarmant est le fait que certaines coiffeuses esthéticiennes proposent ni plus ni moins des interventions de chirurgie esthétique allant des injections au botox pour gonfler les lèvres ou les cuisses, jusqu’aux opérations plus lourdes consistant à créer de fausses fossettes, à redresser un menton ou à procéder à des implants sur le cuir chevelu.
Un médecin, installé en cabinet privé au quartier HLM/USTO indique recevoir souvent en consultation des jeunes femmes atteintes de graves lésions inflammatoires sur la joue ou les lèvres suite à des interventions de chirurgie esthétique pratiquées par de faux chirurgiens.
Selon des témoins crédibles, il s’agit de jeunes femmes qui se rendent en Tunisie ou en Turquie pour un « stage de formation » d’une dizaine de jours, pour soi-disant apprendre la technique et revenir avec un lot de produits dans le cabas.
Une pratique aux contours mafieux, qui semble de plus en plus séduire des arnaqueurs avides de gain facile et illicite.
Certains, comme cette esthéticienne arrêtée au quartier Akid Lotfi, n’hésitent pas à placarder sur la porte d’entrée de leur local la liste de leurs présumés diplômes afin de duper les clientes en les mettant en confiance.
Utiliser ces techniques d’ordre médical, sans en avoir le titre, la compétence et l’autorisation légale, relève pourtant d’une grave infraction aux lois de la République.
Mais il semble que le secteur de la santé publique, en quête de réforme et de redressement depuis des lustres, accuse aussi des retards et des défaillances en matière de contrôle et de prévention dans l’exercice de la profession.

Par S.Benali

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