Le respect des règles d’architecture et d’urbanisme
La fameuse commission chargée du contrôle des chantiers de promotions immobilières, ne cesse de faire parler d’elle chaque semaine à travers les visites d’inspection effectuées dans différents chantiers de construction. La semaine dernière, plusieurs sites de promotion immobilière situés le long de la frange maritime d’Oran ont été inspectés par les membres de cette commission qui ont relevé «de graves infractions à la loi et aux règlements en vigueur en matière de construction». Selon un communiqué officiel de la wilaya d’Oran, ces infractions concernent «l’absence d’assurance du chantier et de la sécurité des travaux, le non-respect du permis de construire, les travaux non conformes aux normes techniques, l’absence de filets de protection, l’abandon de déchets sur la voie publique, l’empiètement sur la rue et le trottoir avec des dépôts de matériaux de construction, et la présence de résidus de béton sur les trottoirs, causant un danger pour les piétons». Autant d’infractions qui illustrent surtout le manque de professionnalisme et le médiocre amateurisme des entreprises de construction concernées qui souvent ignorent l’existence même de ces règles élémentaires d’organisation et de fonctionnement d’un chantier. Et contrairement a ce que laissent entendre certains commentaires vantant les mérites de cette commission sur les réseaux sociaux, les anomalies et infractions signalées, toutes liées aux lacunes dans l’installation et la gestion du chantier, ne constituent pas en elles-mêmes des atteintes aux règles d’architecture et d’urbanisme. Car le lancement des travaux de réalisation d’un projet immobilier suppose déjà l’obtention d’un permis fixant les règles et les contours de la construction. Notamment en termes de hauteur et de mitoyenneté du bâtiment devant respecter les normes fixées par le fameux P.O.S (Plan d’occupation de sols). L’empiétement des chantiers sur des espaces et des voies publiques, la pollution de l’environnement urbain par le dépôt anarchiques de matériaux de construction, ou l’absence de plaque descriptive du projet ne sont au final que des infractions banales et courantes, visibles de loin et à l’œil nu, mais sans commune mesure avec les graves dérives commises par certains opérateurs en matière de respect des normes techniques de construction, de qualité des produits et matériaux utilisés, et de raccordements au réseaux d’assainissement répondant aux normes et aux règlements. Un fléau qui ne peut être éradiqué par de simples visites d’inspection de chantiers par une commission qui se substitue aux services de l’Etat censés être compétents en matière de contrôle des constructions et de respect des règles d’architecture et d’urbanisme…
Par S.Benali