Oran Aujourd'hui

Les cliniques privées face au Covid 19 et à la vaccination

Selon un communiqué du ministère de la Santé publié mardi dernier «les procédures administratives et logistiques pour le lancement de la vaccination dans les cliniques privées ont été étudiées lors d’une réunion regroupant les membres du Comité national de suivi de l’évolution de la Covid-19 et une délégation du syndicat national des médecins libéraux».
Présidée par le ministre de la Santé Abderrahmane Benbouzid, cette rencontre a été présentée comme une étape décisive devant permettre de lancer la vaccination des citoyens au niveau des infrastructures sanitaires privées. Ce qui, en réalité, est loin d’étre le cas quand on connaît l’ampleur des contraintes et des réticences affichées par une majorité de patrons de cliniques privées à Oran qui évitent même d’accepter des patients sévèrement touchés par le virus et nécessitant un lit de réanimation avec branchement à l’oxygène médical.
Un traitement, le plus souvent de longue durée, et qui coûterait au citoyen malade, à revenu modeste, une petite fortune , alors que l’hôpital public assure l’accès gratuit aux soins… quand l’oxygène et le lit sont disponibles. Selon un médecin en cabinet privé installé aux Hlm/Usto, bon nombre de malades en souffrance respiratoire qu’il a dirigés vers les structures sanitaires adaptées lui ont fait savoir qu’aucune clinique privée ne les a acceptés. Seuls les tests sérologiques, les scanners , et autres prestations médicales plutôt simples et rapides sont fournis aux clients malades, parfois, explique le médecin libéral, dans des conditions de rigueur plutôt discutables.
«J’éprouve souvent le besoin de signaler à l’ordre des médecins des cas surprenants d’atteintes à la déontologie médicale, mais compte tenu de la conjoncture et de la situation que nous vivons il serait inutile d’engager un débat sur l’état des lieux de la médecine privée à Oran». Même sous d’autres cieux, les gouvernants en charge de la gestion de l’épidémie n’ont pas tous trouvé des solutions efficaces permettant d’impliquer les cliniques privées dans les opérations de vaccination.
Comment croire qu’à Oran, les investisseurs privés dans le secteur de la santé puissent accepter de consacrer une partie de leur temps et de leur infrastructure à la vaccination gratuite des citoyens, sans «compromettre», selon eux, les juteux revenus des traitements et opérations chirurgicales demandées par les nombreux citoyens qui boudent ou qui ont ont quasiment peur d’aller à l’hôpital public? A Oran, seuls deux propriétaires de clinique bien connus pour leur intégrité morale et leur générosité sont bénévolement engagés dans la lutte contre le coronavirus.
«Il suffit, nous dit l’un d’eux, que l’on nous ramène les doses de vaccins et nous lancerons l’opération dans une salle réservée et aménagée»… Alors pourquoi ces réunions sans intérêt sur une présumée étude de procédures administratives et logistiques pour lancer la vaccination dans des cliniques privées qui veulent bien accepter… ?
Par S.Benali

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