L’atelier « Knowledge Exchange Workshop » (Atelier sur l’échange de connaissances), organisé mercredi à Alger par la Fédération internationale de football (FIFA) constitue « une première » pour le développement de la discipline en Afrique, car jamais auparavant les Fédérations des différents pays du continent n’étaient aussi nombreuses à se rencontrer pour débattre de leurs expériences respectives et échanger.
« Par le passé, chaque Fédération travaillait en solo et elle gardait son expérience pour elle.
Mais ce qui se passe ici, en Algérie, est un fait sans précédent, car c’est la première fois que différentes fédérations se rencontrent et échangent leurs expériences respectives.
Ce qui représente une très bonne chose, car cela permet aux autres de voir ce qui marche, et ce qui ne marche pas, et savoir ainsi comment faire pour se perfectionner », a expliqué à l’APS le Directeur de développement CAF, Raul Chipenda.
Cet atelier est marqué par la participation de huit fédérations nationales d’Algérie, de Zambie, d’Afrique du Sud, du Cameroun, du Maroc, de Côte d’Ivoire, du Ghana et du Sénégal.
Selon le Directeur technique national Mustapha Biskri, « à travers cette rencontre, on réalise qu’il y a une réelle volonté de la part de la FIFA et de la CAF de porter le football continental vers un niveau supérieur, et pourquoi pas, voir prochainement un pays africain remporter la Coupe du monde », a-t-il assuré.
Un intérêt qui, selon lui, se manifeste entre autres à travers « l’accompagnement promis aux différentes fédérations », particulièrement en ce qui concerne « une meilleure formation des entraîneurs-formateurs », car indispensables au bon encadrement des jeunes talents.
« Outre les visioconférences, des experts internationaux se déplaceront sur place pour prodiguer leurs conseils, ce qui représente une bonne chose », a encore estimé Biskri, qui a également attiré l’attention sur « la nécessité d’une bonne fluidité des rapports entre la DTN et le Secrétaire Général de la FAF », pour concrétiser le travail théorique dans la vie pratique.
Parmi les intervenants dans cet atelier, Mayacine Mar, le directeur technique du Sénégal, dont le pays est littéralement en train de s’introniser à la tête du football continental, et dans l’ensemble des catégories d’âge : interrogé à propos du secret de cette réussite, Mar a évoqué plusieurs facteurs importants, à commencer par « le choix des bonnes personnes », leur placement « au poste qu’il faut », sans oublier « la stabilité à tous les niveaux » et une « bonne transition », qui permet une continuité dans le travail qui a été déjà accompli.
Trouver la bonne personne et la placer au poste qui lui convient « Une fois qu’on a trouvé la bonne personne, il faut la placer dans le poste qui lui convient, pour qu’elle puisse s’épanouir et donner le meilleur d’elle-même.
Il faut lui laisser aussi le temps de travailler, c’est à dire, au moins sept ou huit ans, car on ne peut pas espérer obtenir des résultats probants en opérant des changements tous les deux ou trois ans », a-t-il souligné.
Il a expliqué que « le Sénégal a commencé par investir dans de bons prospecteurs et de bons formateurs.
Ainsi, dès qu’un jeune talent est repéré, notamment grâce au sport scolaire, il est immédiatement transféré vers une des 1200 écoles de football dont nous disposons, et là, il est pris en charge par des entraîneurs-formateurs compétents.
Même au moment de passer à une autre étape, la transition se fait de manière très fluide, car là encore, des gens compétents veillent », a-t-il ajouté.
Le Conseil de la FIFA avait approuvé en décembre 2022 l’octroi à ce programme quadriennal un financement de 200 millions de dollars US pour couvrir la période 2023-2026, à raison de 50.000 dollars/an pour les 200 Fédérations membres déjà inscrites à ce programme.
170 Fédérations ont déjà entamé la mise en place de ce programme.
Ce projet de la FIFA a »pour mission principale d’investir dans les académies, et le but est, d’ici à 2026, que chaque association membre dispose d’au moins une académie ou un centre d’excellence », explique Arsène Wenger, directeur au niveau de la FIFA de ce programme.
»Au cours des quatre années à venir, nous aspirons à faire croître le niveau de compétitivité des U17, une progression dont bénéficiera ensuite le plus haut niveau, dévoile-t-il.
C’est notre responsabilité de contribuer au développement d’un écosystème qui donne sa chance à chaque talent.
En somme, nous voulons contribuer à l’éclosion d’un plus grand nombre de bons joueurs à l’échelle mondiale. » Ce programme servira également à accompagner les équipes nationales, l’identification des talents, les entraîneurs de haut niveau et les compétitions structurées.