Le mouton des vendeurs occasionnels et des spéculateurs
Pas moins de 61 points de vente de moutons ont été ouverts à travers les communes de la wilaya dans le but de réguler le marché et d’espérer une baisse des prix à l’approche de la fête du sacrifice. Mais cette année encore, l’aïd el adha restera marqué par les mêmes angoisses et vicissitudes partagées par des milliers de pères de familles modestes pris en otage par les spéculateurs et les affairiste de tout bord pour qui le sacrifice du mouton, au nom de la religion et de la Foi, est une occasion à ne pas rater pour se remplir les poches rapidement.
Il est vrai que certains petits éleveurs, dont c’est le métier et le gagne pain, expliquent la hausse raisonnable de leur prix de vente par la flambée des prix des aliments de bétail, des diverses charges telles que le transport, voire même l’inflation et l’augmentation du coût de la vie.
Mais pour un grand nombre d’autres acteurs ne voulant rater aucune opportunité de faire de gros bénéfices, L’Aïd El Kébir se prépare depuis déjà quelques semaines avec l’ouverture ici et là de hangars, garages, enclos, et parfois même de jardins de grandes villas dans des communes limitrophes ou des moutons sont entreposés pour être «engraissés» au pain sec. Sachant que la demande en mouton pour le sacrifice de l’Aïd ne peut qu’augmenter chaque année, ces «maquignons» spéculateurs ne se font aucun souci sur le comportement du marché, car le père de famille algérien reste fidèle et attaché au geste de soumission du prophète Ibrahim, un acte Foi sacré incontournable.
Fatalement, et malgré les mesures prises par les pouvoirs publics, les « revendeurs» occasionnels qui ont commencé à investir le marché des moutons à des prix exorbitants ne pouvaient qu’influencer l’offre globale des éleveurs venant de diverses régions du pays. Selon des observateurs avisés, des cargaisons entières de camions d’ovins en provenance de Souguer et de Djelfa sont achetées et payées rubis sur ongle par des intermédiaires, éleveurs autoproclamés qui ne sont en réalité que des «affairistes» parfois notoirement connus dans certaines communes comme Bir El Djir et Hassi Bounif.
En proposant le mouton entre 60.000 et 80.000 da alors que le prix réel dans les abattoirs officiels est de 45 000 à 50.000 da, les revendeurs occasionnels piétinent les lois de la république et se moquent éperdument des valeurs morales et religieuses. On sait pourtant que cette année, avec la réduction significative de la contrebande de moutons vers les pays voisins, la reproduction du cheptel ovin a été importante et que l’offre devrait être profitable au consommateur. Ce qui est malheureusement loin d’être le cas.
Comme chaque année, le «sacrifice» des pères de familles modestes sera douloureux sur le plan pécunier… Un sacrifice qui n’est supportable que grâce aux convictions et à la foi religieuse partagée. Aïd Mabrouk.
Par S.Benali