Oran Aujourd'hui

La stratégie d’aménagement urbain de la grande cité oranaise…

Il y a quelques jours, des dizaines d’habitants des immeubles dits «Batimate Taliane» à haï Seddikia se sont encore une fois rassemblés pour bloquer la circulation sur le périphérique devant la cité avec des pneus usés et des blocs de pierre. Une action engagée pour protester contre les retards enregistrés dans la livraison des logements qui leur sont attribués avant démolition de ces bâtiments en «préfabriqué», installés il y a quarante ans pour reloger les sinistrés du vieux bâti menaçant ruine au quartier de Sidi El Houari. Des sinistrés installés auparavant sous les tentes des anciens camps de recasement, dans des conditions d’hygiène et de sécurité lamentables et ignobles. C’est dire combien les logements de «Batimat Etalian» étaient à l’époque accueillis par les plus de 350 familles concernées avec un soulagement et une joie débordante. Il y a près d’une dizaine d’années, les autorités locales de l’époque avaient enfin admis que les habitants de «batimat Etalian», menacés disait-on, par l’amiante dans les murs et les plafonds, devraient être relogés ailleurs. Un projet de réalisation de plus de 1 000 logements a donc été initié, et lancé, pour recaser les occupants de Batimat Etalian. L’ancien Wali Boudiaf avait même accepté d’attribuer un logement pour chacune des familles occupant le même appartement à «Batimat Talian». Mais ce projet de relogement initialement prévu en mars 2016, allait être reporté à plusieurs reprises, à Juin 2017, puis en décembre 2018. En 2019 l’ex-wali d’Oran, M. Djellaoui Abdelkader, allait à son tour annoncer un relogement pour le premier trimestre 2020. Mais le coronavirus frappait déjà à la porte et allait chambouler les calendriers. Les responsables locaux concernés ont alors annoncé que le projet sera livré au courant du premier trimestre de l’année 2021 en cours. Il est vrai que ce projet de 1200 logements dédié au recasement des habitants de Batimat Etalian est presque achevé, mais reste pénalisé par les éternelles contraintes et insuffisances liées aux procédures de suivi et de paiement à l’opérateur des tranches de travaux achevées. Par ailleurs on se souvient qu’un ancien wali, devenu ministre de la santé, avait à l’époque suggéré d’affecter le site récupéré après démolition des préfabriqués, à un projet de réalisation d’un «mini Wall-Street regroupant les organismes financiers, les banques, les assurances et autres grands opérateurs..». En réalité, disaient les mauvaises langues locales, il s’agissait de récupérer ce site urbain, à très haute valeur urbaine et marchande, «pour le morceler et le distribuer aux pontes du pouvoir de l’époque…». Aujourd’hui, heureusement, les temps et les discours ont changé. Le site en question sera aménagé en grand parc urbain à vocation culturelle… Pourquoi pas, estiment quelques experts en aménagement urbain… même s’ils émettent de sérieuses réserves sur les contours et le contenu du projet. Un projet suspecté d’être choisi et imposé, pour des considérations politiques propres à la conjoncture actuelle, et non pour des raisons économiques, sociales et architecturales, devant dicter la stratégie d’aménagement urbain de la grande cité oranaise…
Par S.Benali

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