La clochardisation des espaces verts
A l’heure où les pouvoirs publics annoncent une sérieuse prise en charge de l’entretien et de l’embellissement du cadre urbain, les Oranais ne cessent de dénoncer sur les réseaux sociaux la dégradation et la déchéance de certains espaces verts et aires de détente aménagés il n’y a pas longtemps à travers le tissu urbain.
C’est par exemple le cas de ce jardin situé près du marché de fruits et légumes de hai Es-Sabah, aménagé à l’occasion des jeux méditerranéens de 2022, et qui semble aujourd’hui en voie de clochardisation et de disparition totale en raison de l’absence d’entretien et d’arrosage des plantations.
Cet espace de détente a perdu aujourd’hui toute sa couverture végétale et prend peu à peu les allures d’un vulgaire terrain vague, malgré les directives des services de la wilaya et du premier responsable local concernant la prise en charge des espaces verts et l’embellissement du cadre urbain.
Ce modeste jardin à hai Es-Sabah, qui faisait le bonheur des citoyens résident au voisinage, accueillait pourtant des animations diverses organisées par quelques bénévoles aujourd’hui déçus, choqués et lassés par cette culture du laxisme et de l’abandon affichée par les services municipaux en charge de l’entretien des espaces verts.
Le manque de moyens humains et de citernes mobiles pour l’arrosage est souvent évoqué par des sources communales qui rejettent la responsabilité sur d’autres structures telles que l’entreprise «Oranvert ».
Il est vrai qu’en ce domaine les citoyens ne comprennent pas toujours le rôle et les missions de chaque acteur et organisme installé au chevet des plantations urbaines et de l’amélioration du cadre urbain.Le flou, voire même l’anarchie dans l’organisation et la répartition des attributions expliquent parfois les défaillances et la fuite des responsabilités observée ici et là.
espace vert en question a pourtant été aménagé grâce à une enveloppe financière conséquente, ce qui ne dérange apparemment en rien les responsables concernés.
Pourquoi avoir investi dans la réalisation d’un espace vert avec des jeux pour enfants et des aires de repos si on n’a pas les moyens de l’entretenir selon les normes élémentaires en vigueur.
Plus qu’un acte de gaspillage et de négligence, l’abandon de cet espace vert aujourd’hui desséché et sans vie est un crime contre la nature contraire aux valeurs morales et religieuses de notre société.
Et pour les mauvaises langues locales, cette clochardisation voulue et organisée ne peut servir qu’à attiser l’appétit des prédateurs fonciers aux aguets de la moindre parcelle de terrain vierge disponible.
Comment, dans de telles conditions de gestion du tissu urbain, peut-on croire à la viabilité et à la réussite de tous ces merveilleux projets d’espaces verts et d’aménagement des grandes places publiques de la ville annoncés depuis quelque temps par les autorités locales?
Par S.Benali