Tramway et Réseau routier : vers la relance des projets gelés ?
On a appris la semaine dernière que plusieurs projets dits « stratégiques » dans le secteur des transports ont été débloqués pour « fluidifier la circulation automobile et faciliter le déplacement des Oranais». Parmi ces projets on cite en premier l’extension de la ligne du tramway vers l’aéroport international d’Oran sur une distance de cinq kilomètres, une opération qui serait, nous dit-on, en « bonne voie » d’être relancée. Le second projet évoqué concerne l’extension du tracé du tramway dans la zone est de la ville vers l’université d’Oran 2 Mohamed Ben Ahmed et le complexe olympique sportif à Belgaid, sur une distance 16,5 kilomètres.
Rappelons que ce projet a été gelé en attendant de résoudre diverses contraintes techniques, notamment le transfert des réseaux divers ainsi que la réalisation d’ouvrages d’art au niveau de certains points d’étranglement, notamment au niveau du rond-point de la Pépinière. Les mêmes sources indiquent que le projet de réalisation d’une trémie au niveau de ce rond-point a été finalement adopté et inscrit au financement dans le projet de la loi de finances de l’exercice 2024. Ce projet de trémie au niveau du rond-point de la Pépinière, lui aussi évoqué depuis des années, semble aujourd’hui connaître un espoir de relance pour son caractère «stratégique» souligné par les autorités locales. Bon nombre d’experts et d’observateurs avisés se sont d’ailleurs toujours interrogés sur le manque de réflexion et d’initiatives autour du problème des ronds points sur le tissu urbain oranais qui ne cessent de constituer des points d’étranglement de la circulation routière.
Des «points noirs» qui illustrent surtout le déficit d’études sur le long terme et le manque de maturation de certains projets lancés en matière d’amélioration des conditions de mobilité urbaine et du réseau routier. On sait que dans la plupart des métropoles, dont la capitale Alger où tous les ronds-points ont été supprimés et remplacés par des auto-ponts, des échangeurs, des trémies et autres voies d’évitement, le réseau intra-urbain ne repose plus sur cette vieille «mode du rond-point» dépassée par la hausse vertigineuse du parc automobile et de la croissance urbaine. L’archaïsme qui règne aujourd’hui au niveau du réseau routier oranais ne cesse d’altérer le statut de la métropole oranaise, à l’image de ces grands rond-points d’El Bahia, de la cité Djamel, d’El Morshid, et de la Pépinière.
Les récentes annonces de relance de certains projets urgents de réaménagement du réseau interne et d’amélioration des flux de circulation mis en «stand by» pour des raisons techniques et financières, ont été évidemment chaleureusement saluées par les Oranais sur les réseaux sociaux. Mais si le discours officiel affiche un grand optimisme, les mauvaises locales ne s’empêchent pas d’afficher leur doute en pointant toujours du doigt le règne de la marginalisation, des retards et souvent des échecs inscrits au registre de cette fatalité légendaire qui plane sur le ciel oranais…
Par S.Benali