Oran Aujourd'hui

Quel avenir urbain pour les sites, monuments et quartiers historiques de la ville?

La Direction de la culture à Oran vient d’annoncer encore fois, la troisième en moins de douze ans,  que des travaux de restauration du Palais du Bey et de la Porte de Caravansérail seront lancés au début de l’année prochaine. Un cadre gestionnaire au sein de cette Direction a  indiqué à l’agence APS que les opérations de restauration de ces deux monuments historiques classés au patrimoine national débuteront durant le premier trimestre 2024. Les mêmes sources ont en outre précisé qu’un bureau d’études spécialisé a été déjà retenu pour l’élaboration d’une étude devant définir les travaux d’urgence à mener pour la restauration du Palais du Bey et pour assurer le suivi des travaux. L’entreprise de réalisation qui sera chargée de l’exécution des travaux n’a quant à elle  pas encore été choisie.

Il faut rappeler que le Palais du Bey a été construit durant la période ottomane par le Bey Mohamed El Kebir à la fin du 18ème siècle. Le site, qui s’étend sur une superficie de 5,5 hectares, est censé être inscrit parmi les principaux parcours touristiques urbains de la ville d’Oran. Mais il est malheureusement resté pénalisé par diverses contraintes de gestion locale du patrimoine urbain, liées notamment à des problèmes de financement et de manque de prise en charge rigoureuse des édifices classés. Le Palais du Bey, comme la mosquée du pacha à Sidi El Houari, ont subi les affres de l’abandon et de la marginalisation et ont même été un certain temps squattés par des familles en quête de logement. On se souvient, il y a plus de six ans, que les mêmes effets d’annonces ont été lancés à Oran après l’évacuation et le relogement d’une demi-douzaine de familles installées illicitement sur le site.

Un projet de restauration du palais du Bey et de la mosquée du Pacha avaient fait l’objet d’une convention signée  entre la Direction de l’urbanisme et de la construction et l’Agence turque de coopération et de développement (TIKA). Le groupe turc Tosyali Iron and Steel avait même, disait-on à l’époque, proposé sa participation au financement de la restauration de ces deux sites, avec l’appui de TIKA.  Le wali de l’époque alors en poste avait annoncé avec certitude le lancement de travaux de restauration du monument, qui seront achevés, disait-il, avant le début de la manifestation sportive des jeux méditerranéens qui devait initialement avoir lieu en juin 2021. Mais encore une fois, c’était sans compter sur l’hallucinante fatalité des reports et des échecs qui pèsent à ce jour sur la prise en charge et la gestion du patrimoine architectural et historique de la ville d’Oran. Et ce qui est incompréhensible et choquant, est le fait que l’on avait même annoncé à l’époque «l’achévement d’une étude de restauration élaborée par des spécialistes de l’agence gouvernementale turque des sites archéologiques TIKA ».
Des spécialistes, réels ou présumés, qui avaient en effet séjourné quelques jours à Oran pour procéder à un état des lieux des deux monuments… Encore une fois, cette nouvelle annonce d’un bureau d’études qui aurait été retenu pour une prochaine opération de restauration ne pouvait que semer le doute, la confusion et surtout le scepticisme devenu chronique sur l’avenir urbain des sites, monuments et quartiers historiques de la ville d’Oran…

Par S.Benali

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