Oran Aujourd'hui

L’eau potable se fait de plus en plus rare à Oran…

Un peu partout dans les quartiers et cités d’habitat, notamment à l’Est de la ville, l’eau ne coule en moyenne dans les robinets que quatre jours sur sept. Soit trois jours de pénurie par semaine qui ne sont d’ailleurs même plus annoncés par les fameux «communiqués» de la SEOR en charge de la distribution de l’eau potable. Les Oranais, notamment parmi les plus âgés, ressentent avec douleur ce retour à la triste réalité des corvées de remplissage de bidons et de jerricans qu’ils ont vécus il y a quelques années. .
«Jaa el Ma,.. Jaa el maa…» redevient depuis quelque temps le cri d’alerte joyeux entendu dans les foyers oranais qui n’ont pas la possibilité et les moyens d’installer une grande citerne d’eau dotée d’une pompe permettant d’envoyer le précieux liquide dans les robinets. Une histoire d’eau oranaise, vieille de près d’un siècle pour les plus anciens habitants qui ne connaissaient jadis que l’eau saumâtre dans leur robinet. Un calvaire que l’on croyait enfin  réglé après la réalisation des grands projets annoncés lors des premières campagnes électorales du défunt président Bouteflika.
On se souvient en effet qu’un gigantesque projet avait été inauguré, baptisé
«couloir Mostaganem-Arzew-Oran», connu sous l’abréviation de MAO, et destiné à l’amélioration de l’alimentation en eau potable de toute la région oranaise grâce au transfert des eaux de surface du bassin de l’oued Cheliff vers le couloir Mostaganem-Arzew-Oran (MAO). Un système de transfert incluant un barrage de dérivation sur l’oued Cheliff , une station de pompage, un barrage de stockage à Kerrada, et une conduite d’adduction le long du couloir MAO. A l’époque, on disait que ce projet devait permettre le transfert d’un volume hydrique de 45 millions de m3 vers la wilaya de Mostaganem et de 110 millions de m3/an au profit de celle d’Oran. Mais, selon certains experts, c’était sans compter sur la sécheresse qui allait pénaliser agriculteurs et habitants des wilayas de l’Ouest concernées, dont, Oran, Mostaganem, Mascara et Relizane.
Une situation de déficit hydrique  qui a imposé aux décideurs la réalisation de la station de dessalement d’eau, la plus grande d’Afrique disait-on, implanté à Mers El Hadjadj . Mais cette station, qui, selon le discours officiel , devait  produire 500.000 M3/jour et alimenter les wilayas d’Oran, Mostaganem, Relizane, Mascara, et même le projet de raffinerie de Tiaret et la zone industrielle d’Arzew, ne tiendra malheureusement pas ses promesses. Contrairement aux affirmations et aux promesse de disponibilité de l’eau en H/24 dans les robinets oranais, les embûches de gestion, les contraintes techniques, les arrêts de maintenance, l’éclatement de conduites sur un réseau défectueux, et bien d’autres paramètres dits «impondérables» et inconnus du grand public, l’eau potable ne cesse de se faire de plus en plus rare à Oran… Jusqu’à quand?

Par S.Benali

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