Espionnage par le Maroc via Pegasus : le Parlement Européen demande à l’Espagne une enquête complète
Les ramifications du scandale d’espionnage du Maroc visant l’Espagne et son gouvernement continuent d’éclabousser fortement le régime du Makhzen impliqué dans l’utilisation du logiciel d’espionnage Pegasus.
La pression monte d’un cran sur le Maroc suite à la nouvelle demande formulée par le Parlement européen (PE) réclamant de l’Espagne une enquête «complète et efficace » sur cette affaire d’espionnage qui n’a pas épargné le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez.
Selon des informations rapportées par des médias, « le PE a réitéré sa demande à l’Espagne de mener une enquête «complète et efficace » sur l’utilisation du logiciel d’espionnage Pegasus contre des membres du gouvernement, dont le Premier ministre Pedro Sanchez, un scandale dans lequel le régime du Makhzen marocain est fortement impliqué ».
Madrid est sommée de faire toute la lumière sur les cas d’espionnage effectué via Pegasus, un logiciel de la société sioniste NSO dont les opérations ont visé le Premier ministre espagnol, des membres du gouvernement et un mouvement indépendantiste catalan (47 cas).
Le PE a ainsi appelé l’Espagne à «suivre les recommandations approuvées en juin dernier» qui insistaient sur une «enquête complète, équitable et efficace», pour clarifier ces cas, réclament une «enquête complète, équitable et efficace».
L’inquiétude sur l’utilisation de logiciels espions a été réitérée par les eurodéputés qui ont réclamé que «cette industrie doit être strictement réglementée».
Le rapport sur la situation des droits fondamentaux dans l’Union européenne (UE), approuvé par 391 voix pour, 130 contre et 20 abstentions avait inclus ce message sur l’inquiétude des eurodéputés.
La coopération des autorités espagnoles pour résoudre le cas d’espionnage présumé du mouvement indépendantiste au cours du processus et de l’attaque contre les appareils mobiles de Sanchez a figuré parmi les recommandations approuvées l’année dernière par le PE.
Ce dernier a également rendu publiques des recommandations concernant le cadre réglementaire de ces programmes d’espionnage, soulignant que l’Espagne se conforme aux exigences établies par les traités de l’UE.
Il a indiqué que l’Espagne se conforme aux exigences établies par les traités de l’UE, mais a souligné qu’elle attendait la réforme du cadre juridique du CNI (Centre espagnol d’intelligence) annoncée par le gouvernement, en pleine controverse sur l’espionnage contre les dirigeants politiques catalans.
En effet, l’implication du Makhzen marocain dans l’espionnage et le piratage des téléphones mobiles de Pedro Sanchez, de la ministre espagnole de la Défense, Margarita Robles, et du ministre espagnol de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska a été confirmée par la commission d’enquête du PE.
Mise en place au mois de mars dernier, c’est en juin de l’année passée que ses conclusions ont été communiquées.
«Des données ont été extraites des téléphones portables le 19 mai 2021, soit au plus haut de la crise diplomatique entre Madrid et Rabat autour de la question du Sahara occidental », a confirmé le rapport qui a été approuvé par 30 voix pour, 3 contre et 4 abstentions.
Ces données confirment encore les soupçons concernant un chantage qu’aurait pu opérer le régime marocain sur le gouvernement espagnol sur cette question.
Il convient de rappeler qu’à la suite des révélations en cascade autour du logiciel Pegasus, exporté par la société sioniste NSO, le sujet des logiciels espions privés a surgi sur le devant de la scène en particulier.
Ainsi, en juillet 2021, une enquête coordonnée de plusieurs médias avait révélé une liste de plus de 50.000 noms d’individus susceptibles d’avoir été surveillés via Pegasus, notamment par le Maroc, l’un des pays ayant eu le plus recours à ce logiciel.
Des scandales et parfois des procédures judiciaires dans plusieurs pays ont été déclenchés suite à ces allégations dont notamment la création au Parlement européen d’une commission d’enquête spéciale.
Mohand S