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Réuni ce jeudi à Vienne : l’Opep+ maintient sa stratégie de production

Le comité a constaté avec satisfaction «le bon suivi» des engagements pris par ses 23 pays membres dans le but de limiter l’offre et de soutenir les cours. Le cartel a donc opté pour le statu quo, en tout cas dans l’immédiat.

Réuni jeudi dernier à Vienne, le panel de l’Opep+, chargé d’évaluer les grandes tendance du marché pétrolier international, a validé la stratégie entreprise par le cartel. Celle-ci fait de la baisse de production un facteur constant de la politique de l’Opep+. L’Arabie Saoudite et la Russie qui rythment la cadence du fait qu’ils sont les plus gros producteurs semblent insister sur cette approche. L’Algérie qui, de son côté, souscrit à la démarche, a affiché sa disponibilité à poursuivre la baisse de sa production pétrolière «au-delà du 31 mars prochain et en concertation avec ses partenaires de la Déclaration de Coopération (DoC)», indique un communiqué du ministère de l’Energie et des Mines. La même source soutient que «l’Algérie est disposée à tout moment à poursuivre l’effort additionnel et à prendre les dispositions nécessaires supplémentaires si les conditions du marché pétrolier le réclament». Une posture sans nuance et résolument orientée dans le sens du maintien des prix de l’or noir à des niveaux qui protègent les intérêts des pays producteurs. Rappelons que l’Algérie avait procédé volontairement à une réduction additionnelle de sa production de 51.000 barils par jour, à partir du 1er janvier 2024, pour une période initiale de trois mois, et ce, conformément à l’engagement pris le 30 novembre 2023. «La mise en oeuvre de cette décision témoigne de l’engagement continu de
l’Algérie envers la stabilité et l’équilibre du marché pétrolier mondial», souligne le ministère.
La fermeté de l’Algérie aura été un élément renforçant la détermination de l’Opep+, lors de la de la réunion technique du Comité ministériel conjoint de suivi (JMMC) par visioconférence, tenue dans l’après midi de jeudi. Le comité a constaté avec satisfaction «le bon suivi» des engagements pris par ses 23 pays membres dans le but de limiter l’offre et de soutenir les cours.
Le cartel a donc opté pour le statu quo, en tout cas dans l’immédiat. Cependant, cette attitude d’exclut pas un changement de posture en cas d’effondrement des prix de l’or noir. Aussi l’Opep+ dit rester «attentive aux conditions du marché» et affiche une prédisposition «à prendre des mesures supplémentaires à tout moment».
Il faut savoir que le prochain rendez-vous du JMMC est prévu le 3 avril. Le communiqué du cartel retient surtout la «forte cohésion» du groupe après les récents tumultes. L’Angola a en effet claqué la porte de l’Opep en décembre, après s’être heurté à la volonté de l’Arabie saoudite, chef de file du cartel, d’augmenter les quotas de production lors de la dernière réunion ministérielle de l’alliance fin novembre. L’alliance resserre les vannes depuis fin 2022 sur fond d’incertitude économique. Entre baisse des quotas à l’échelle du groupe entier et réductions volontaires supplémentaires de certains membres, l’alliance garde au total plus de 5 millions de barils par jour (mb/j) sous terre comparé à fin 2022, dans l’espoir de faire remonter les prix du pétrole.
Dans ce même souci de parcimonie, l’Arabie saoudite a récemment demandé à sa compagnie nationale Aramco de renoncer à un projet d’augmentation de sa capacité de production annoncé en 2021. Les prix évoluent désormais autour de la barre symbolique des 80 dollars le baril, après une éphémère envolée du Brent à près de 100 dollars fin septembre et loin des 140 dollars atteints à la suite de la guerre en Ukraine. Il faut dire que l’issue de la rencontre de Vienne s’accordent avec la vision de l’Algérie, dont l’économie dépend encore du prix du pétrole. Un baril à 80 dollars, à 20 dollars de plus que le prix référence dans la confection du budget de l’Etat, met le pays à l’abri d’une mauvaise surprise et lui ouvre la possibilité de poursuivre les investissements nécessaires, notamment dans les énergies renouvelables, estiment les observateurs.
Yahia Bourit

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