il était une fois… le «Grand Hôtel» d’Oran
Bonne nouvelle: Le Grand Hôtel d’Oran dont les travaux de restauration et de réhabilitation ont été relancés en 2020 rouvrira ses portes avant la fin de l’année 2024 en cours.
Les services de la wilaya ont en effet annoncé que les travaux ont atteint un taux d’avancement de 80% et seront achevés dans moins de 10 mois.
Les mêmes sources ont indiqué que les études de restauration du Grand hôtel ont été réalisées par un bureau spécialisé, ayant toutes les compétences requises pour préserver le caractère architectural ancien de ce bâtiment datant de l’époque coloniale.
D’une capacité d’accueil de 90 lits, le Grand hôtel d’Oran, situé sur la place du Maghreb au centre-ville, est considéré comme l’un des établissements hôteliers importants, installé souvent en image-symbole de la ville d’Oran.
Il est vrai que le Grand hôtel est un joyau architectural édifié en 1920, un lieu chargé d’histoire avec une certaine dimension internationale car il a reçu en clients bon nombre de personnalités politiques, culturelles et artistiques.
On se souvient que cet hôtel a été récupéré par l’Etat après avoir été cédé en concession à un opérateur privé empêtré dans des conflits inextricables avec le syndicat des travailleurs réclamant leurs parts de bénéfices et même leur association au capital.
L’hôtel livré à des défaillances de gestion a été fermé en juin 2010 pour non renouvellement de l’autorisation d’exploitation.
Totalement abandonné, voire oublié durant plus d’une décennie, l’établissement est tombé en décrépitude.
L’entrée principale de l’établissement hôtelier, qui était jadis entretenue, fleurie et embellie par un tapis rouge couvrant les marches en marbre du bel édifice, était devenue un désolant dépotoir d’ordures occupé par un SDF, bien connu de tous les passants.
Et l’intérieur du bâtiment était dans un état de délabrement et de dégradation indigne des ambitions et des discours officiels affichés sur le progrès et la modernité de la ville.
L’établissement hôtelier, idéalement situé au centre ville, avait pourtant tous les atouts pour être des plus rentables.
Selon des observateurs, la «vente», sous forme de concession, du Grand hôtel aurait échoué pour d’obscures raisons liées à la nature de la transaction.
Le prix de cession arrêté ne concernait qu’un usufruit à long terme de l’établissement et du fond de commerce et non pas le foncier mobilier et immobilier.
Un curieux «malentendu» disait-on à l’époque, qui aurait abouti en tout cas au désistement de l’acquéreur et à l’option de reprise de l’hôtel par l’entreprise publique GESTOUR.
Une option qui prendra beaucoup de temps pour se concrétiser, au détriment d’une bonne prise en charge de l’établissement.
Ce qui avait suscité à l’époque bon nombre d’interrogations et de suspicions.
Mais mieux vaut tard que jamais lancent aujourd’hui les mauvaises langues locales plutôt ravies d’apprendre la réouverture prochaine du Grand hotel.
Un établissement connu de tous les anciens oranais pouvant témoigner de sa charge émotionnelle et de son histoire, jalonnée par des rencontres de personnalités et d’élites sociales et intellectuelles voulant débattre de l’avenir de la Cité.
A l’image de ces premières réunions informelles organisées au Grand hôtel et qui allaient plus tard donner naissance à la fondation Emir Abdelkader.
Par S.Benali