Oran Aujourd'hui

La responsabilité des retards dans la livraison des projets

En mars 2020, il y a plus d’un an et demie, l’ancien wali d’Oran Abdelkader Djellaoui en visite d’inspection au chantier de la nouvelle aérogare internationale avait annoncé aux journalistes que les travaux avaient atteint un taux d’avancement de 94%, et que le projet pourrait être réceptionné en juin ou au plus tard avant la fin de l’année 2020. Toute la presse locale avait à l’époque publié cette information, en précisant toutefois que l’achèvement du projet dans les délais annoncés reste conditionné par l’affectation dans les délais d’une rallonge budgétaire demandée pour l’achèvement des travaux. En visite à Oran il y a quelque jours, le ministre des Transports allait encore une fois insisté sur l’accélération de la cadence des travaux pour la réception de la nouvelle aérogare de l’aéroport international Ahmed Ben Bella avant la fin du mois de décembre en cours. Mais le mois de décembre s’achève, et rien n’indique que le projet sera livré dans les nouveaux délais. Les responsables visitant le chantier, annoncent depuis quelque temps que la cadence des travaux est «acceptable», et que le projet est «presque achevé» . Et on nous annonce que sur l’ensemble des 26 lots du projet en cours de réalisation, 23 seront probablement achevés dans une semaine, dès la fin du mois de décembre en cours et les trois autres, dont le taux d’avancement moyen serait de 80 %, ne seront livrés qu’en janvier 2022. Affirmant que tous les problèmes administratifs en suspens ont été réglés et que les entreprises de réalisation ont intensifié la cadence sur les chantiers avec un total de 600 travailleurs en H24, et que toutes les entraves administratives et financières ont été levées, notamment la réévaluation du coût du projet avec une enveloppe de 7.5 milliards de dinars dégagée pour couvrir les travaux supplémentaires réalisés par Cosider, le ministre a cru utile d’ajouter que «désormais le respect des délais de livraison relève de la responsabilité des organismes de prise en charge de la réalisation et des bureaux d’études». De son côté, le directeur de l’aéroport d’Oran, Nadjib Benchenine a annoncé à l’APS que la nouvelle aérogare de l’aéroport international ne pourrait être mise en service avant le mois d’ avril 2022. Il est donc difficile pour le citoyen anonyme de faire la part des choses face à des annonces qui ne reflètent en rien la réalité d’un terrain de gestion des grands projets truffé de paradoxes et de non-dits. La responsabilité en matière de respect des délais incombe il est vrai aux entreprises de réalisation. Cependant, en termes de maturation des études, d’encadrement et de suivi, et de procédures de financement, les retards cumulés pénalisent l’avancement des chantiers. Et parfois même le projet n’est jamais lancé. A qui la faute ?
Par S.Benali

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