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Recherche scientifique : la nécessaire connexion avec la sphère économique

Le ministre de l’Enseignement supérieur n’a pas fait dans la nuance. Il le dit avec tact certainement, mais aussi une fermeté qui en dit long sur les attentes de l’exécutif sur la question de la connexion université-économie.

La recherche scientifique est la clé du développement économique du pays. Sans innovation et esprit d’initiative dans la recherche des solutions que pose le monde de l’économie, il n’est pas possible d’envisager une dynamique positive et un processus d’émergence. Toutes les nations qui ont réussi à s’imposer sur la scène internationale se sont appuyées sur la recherche scientifique. C’est dire que l’université a un rôle central dans le développement du pays. A ce propos, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari, a appelé les chercheurs des différents centres nationaux de recherche scientifique à œuvrer à la valorisation des résultats de leurs travaux de recherches. A partir de Tipaza où il était en visite de travail, le ministre a enjoint les chercheurs à faire en sorte à transformer leurs produits de recherche en projets susceptibles d’apporter une valeur ajoutée à l’économie nationale. «La nouvelle orientation de l’économie requiert un redoublement d’efforts de la part des chercheurs pour valoriser les résultats de la recherche scientifique et les transformer en projets et produits rentables», a affirmé M.Beddari qui a rencontré la presse à l’issue de sa visite au Centre de recherche scientifique et technique en analyses physico-chimiques (CRAPC) de Bou-Ismail. Le propos est clair et l’invitation vaut injonction à connecter effectivement l’université à la sphère économique réelle. D’ailleurs le ministre n’a pas fait dans la nuance en relevant que cette démarche est nécessaire, puisqu’elle entre dans les «objectifs stratégiques du secteur». Voilà qui est dit avec tact certainement, mais aussi une fermeté qui en dit long sur les attentes de l’exécutif sur la question de la connexion université-économie. «Aujourd’hui, plus que jamais, le chercheur est appelé à s’orienter vers l’industrie et à promouvoir son innovation», a insisté le ministre.

S’exprimant sur les 25 brevets d’invention enregistrés par le CRAPC en 2023, M Baddari a estimé que ce chiffre «est très faible comparativement aux ressources mobilisées», appelant les chercheurs à «redoubler d’efforts et à être à la hauteur des enjeux nationaux, notamment en trouvant des solutions scientifiques aux problèmes auxquels fait face la société». Durant sa tournée au CRAPC, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a visité une exposition dédiée à diverses innovations des chercheurs, dont des produits biologiques pour pâtes sans gluten et un projet de drone destiné à être exploité pour définir les besoins des grandes surfaces agricoles. Mais ces inventions ne sortent pas des laboratoires, ce qui est navrant à bien entendre la critique du ministre.

Outre les moyens financiers consentis par l’Etat sur les projets de recherche, le président de la République a rehaussé le statut des chercheurs. On en veut pour preuve que la Fédération nationale de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (FNESRS), a adressé, au président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, une lettre de remerciements et de reconnaissance, suite à la publication des statuts particuliers de l’enseignant chercheur, du chercheur permanent et de l’enseignant-chercheur hospitalo-universitaire, ainsi que les régimes indemnitaires y afférents, a indiqué jeudi un communiqué du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. «Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, M. Kamel Baddari, a reçu, ce jour, de la part de M. Messaoued Amarna, secrétaire général de la Fédération nationale de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, affiliée à l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), une lettre de remerciements et de reconnaissance adressée au président de la République, M. Abdelmadjid

Tebboune, après la promulgation des statuts particuliers de l’enseignant chercheur, du chercheur permanent et de l’enseignant-chercheur hospitalo-universitaire, ainsi que les régimes indemnitaires y afférents», lit-on dans le communiqué. Cette attention particulière à l’endroit des chercheurs relève d’une volonté politique de faire de la recherche scientifique un puissant levier de croissance.

Anissa Mesdouf

 

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