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Projet «Baladna» de production de lait : le géant laitier d’Afrique

A la neuvième année du projet, le nombre total de têtes bovines devrait atteindre 270.000, avec une production de près de 1,7 milliard de litres de lait par an.

Initialement destiné à produire du lait pour la consommation des ménages algériens, le mega projet Baladna prend plus de dimension et s’oriente, en plus du lait « classique », dans la production du lait infantile. Cette option, déjà discutée entre le ministre de l’Industrie et de la production pharmaceutique et un haut responsable de la société qatarie, a abouti ce jeudi à Alger, à la signature d’un mémorandum d’entente, entre le ministère de l’Industrie et la société «Baladna». Cet accord prévoit la réalisation d’une usine intégrée de production de lait infantile en Algérie. En intégrant le lait infantile dans la gamme de produits, le mega projet devient très stratégique, en ce sens que l’économie en devise que fera l’Algérie sera autrement plus conséquente. De fait, l’Etat peut élever le plafond de ses ambitions en matière de réserves de change et de balance commerciale. Il y a lieu de souligner que le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, avait reçu, jeudi à Alger, le président du Conseil d’administration de la société qatarie «Baladna», Mohamad Moutaz Al-Khayyat, avec lequel il a évoqué le projet de réalisation d’une usine de production de lait infantile. Lors de la rencontre, M. Aoun a souligné l’importance de ce projet «vital», relevant l’impératif de se conformer aux normes internationales de qualité dans ce domaine.
Le ministre a en outre exprimé «la disponibilité de son département ministériel à accompagner le projet et à apporter le soutien et les facilités nécessaires pour sa réussite, en coordination avec les différents secteurs concernés», selon un communiqué du ministère de l’Industrie et de la Production pharmaceutique.
Quant aux étapes franchies pour la concrétisation du projet, installé dans la wilaya d’Adrar, l’on apprend que la convention des actionnaires entre le Fonds national d’investissement (FNI) et la société qatarie Baladna a été signée, ce jeudi à Alger. Un acte procédural d’une importance capitale, puisqu’il met la société en capacité de mouvementer les finances nécessaires à réaliser le projet. La convention a été signée par le Directeur général du FNI, Kamel Mansouri, et le membre délégué de la société qatarie Baladna, Ramez Al-Khayyat, en présence du ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, du ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Youcef Cherfa, du ministre des Finances, Laaziz Faid, et du Directeur général des Douanes, Abdelhafid Bakhouche. L’ambassadeur du Qatar en Algérie, Abdulaziz Ali Al-Naama, était présent à la cérémonie, confirmant la portée stratégique du projet. Le président du Conseil d’administration de la société Baladna, Mohamad Moutaz Al-Khayyat, faisait également partie des personnalités qui ont marqué l’évènement.
Le ministre des Finances, Laaziz Faid, également présent, a souligné lors d’une allocution que ce projet aura un «impact direct sur la sécurité alimentaire, l’autosuffisance en lait en poudre, la réduction de la facture d’importation de cette matière, l’approvisionnement du marché local en viandes rouges et la création de 5.000 emplois directs». Le ministre a également «invité toutes les parties prenantes algériennes et qataries à élargir les consultations en vue de prospecter de nouveaux domaines innovants de coopération bilatérale», assurant que «les projets qui répondent à nos ambitions économiques et à nos objectifs stratégiques seront accueillis à bras ouverts».
Il faut savoir que le financement du projet est conjoint, à hauteur de 51% de la part de la joint-venture et 49 % de crédits de banques algériennes. La joint-venture qui gérera le projet sera détenue à 49% par le FNI et à 51% par la partie qatarie. D’une superficie totale de 117.000 hectares, ce projet est composé de trois pôles contenant chacun une ferme de production de céréales et de fourrage, une ferme d’élevage de vaches et de production de lait et de viande, ainsi qu’une usine de production de lait en poudre. Ce projet d’une valeur de 3,5 milliards de dollars sera concrétisé en 4 phases, la première débutera à l’horizon 2026 et la dernière aura lieu 9 ans après le lancement du projet.
Le projet permettra de produire près de 194.000 tonnes de lait en poudre par an. Dans la première phase, une ferme sera aménagée pour répondre aux besoins en fourrage, une autre d’une capacité d’accueil de 50.000 têtes bovines sera conçue et des lignes de production modernes de lait en poudre installées. A la neuvième année du projet, le nombre total de têtes bovines devrait atteindre 270.000, avec une production de près de 1,7 milliard de litres de lait par an.
La société investira dans la création de complexes dans différentes régions du pays, chacun comprenant une ferme où seront cultivés les produits de fourrage, une ferme d’élevage de bovins et une usine de lait en poudre. Elle s’appuiera aussi sur des fermes modernes pour fournir du fourrage, du maïs et du blé, ainsi que sur un système avancé de gestion de la santé des bovins.
Yahia Bourit

Raccordement du projet à l’énergie : Les assurances de Mohamed Arkab

Le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, a reçu, jeudi à Alger, une délégation de la société qatarie «Baladna», conduite par le président de son Conseil d’administration, Mohamad Moutaz Al-Khayyat, pour examiner le volet relatif au raccordement à l’énergie, du projet intégré algéro-qatari pour la production de lait en poudre à la wilaya d’Adrar, indique un communiqué du ministère. La rencontre, qui s’est déroulée au siège du ministère, a porté sur le dossier du projet intégré algéro-qatari pour la production de lait en poudre dans la wilaya d’Adrar, notamment en ce qui concerne le raccordement de ce projet à l’énergie (électricité et gaz), «étant l’une des principales conditions du succès de ce projet stratégique», a précisé la même source.
Un exposé détaillé a été présenté lors de cette rencontre, sur les projets programmés et les solutions proposées en matière de production, de transport et de transformation de l’électricité sur le court, moyen et le long terme, en fonction des besoins du projet, et ce, en présence du Conseiller du président de la République chargé des finances, des banques, du budget, des réserves de change, des marchés publics et des règlements internationaux, Mohamed Boukhari, du Directeur général du groupe Sonelgaz, de l’ambassadeur de l’Etat de Qatar, ainsi que des cadres du ministère et de Sonelgaz.

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