Les enjeux de la rénovation urbaine
A Bir el Djir, au milieu des immeubles de la cité El Wiam, un chantier de construction de logements sociaux laissé à l’abandon depuis une quinzaine d’années ne cesse à ce jour d’empoisonner le quotidien des habitants. Un «point noir» devenu au fil des temps une décharge sauvage bien convoitée par les rats et les chiens errants. Et qui constitue également un danger pour les enfants. Ce chantier a été abandonné après la réalisation des fondations, des semelles et de quelques poteaux. L’incivisme aidant, le site non clôturé et non gardé a été transformé en dépotoir à détritus et déchets divers, favorisant toutes sortes de désagréments pour les habitants des immeubles voisins. Des citoyens s’interrogent sur les réseaux sociaux sur les raisons qui empêchent à ce jour les gestionnaires concernés d’éradiquer d’une manière ou d’une autre ce «point noir». « Les ronds de fer sortant des fondations au milieu des déchets et des broussailles sont un véritable danger pour les enfants qui s’aventurent dans cet endroit où grouillent les rats et les moustiques, commentent des pères de famille. Sans compter, soulignent bon nombre que «c’est là un gaspillage et une perte conséquente en termes d’argent et de foncier urbain constructible».Les riverains se demandent en effet pourquoi avoir laissé ce chantier à l’abandon depuis des années, alors que le terrain aurait pu accueillir un immeuble d’habitation, une école ou un lycée. On sait pourtant que dans le cadre de ses nombreuses tournées d’inspection des chantiers de réalisation de projets de développement, le wali d‘Oran ne cesse de sermonner les élus et responsables concernés sur les retards et les défaillances constatés ici et là dans l’avancement des travaux d’aménagement. Les observateurs avisés soulignent que bon nombre de «points noirs» liés à des projets en cours ou des chantiers abandonnés relèvent souvent de dossiers « pénalisés » par des imbroglios administratifs, financiers ou juridiques. Ou par un manque de rigueur dans le suivi du chantier entraînant des retards de paiement des situations et des tranches d’avancement allant parfois à la rupture de contrat avec l’opérateur privé chargé du projet. L’exemple du siège de la grande Mairie dont l’enceinte intérieure est depuis quelques années dans un piteux état de délabrement, ou celui de la célèbre tour-carcasse de l’hôtel Châteauneuf illustrent on ne peut mieux les ratés et les tâtonnements récurrents de l’ancien mode de gestion des projets locaux de développement. Aujourd’hui encore, beaucoup pointent du doigt certaines anomalies constatées dans la programmation, le financement et le lancement de certaines opérations de maintenance et de rénovation des espaces urbains dans certains quartiers. A la cité HLM, le trottoir, longeant la grande rue de contournement des immeubles passant devant le lycée, a été entièrement rasé alors qu’il avait fait l’objet d’une opération de revêtement il y a deux ans à peine. Certes les résidents étaient agacés par l’état des lieux de l’ancien trottoir mal «raccommodé» une première fois avec des dalles de pierre qui se détachaient du sol à la moindre chute de pluie. Et c’est en raison d’un déficit chronique d’entretien et de maintenance qu’une nouvelle opération de rénovation du trottoir a été entamée, mais uniquement sur la route entourant les immeubles de la cité. Un grand site d’habitat qui reste plutôt «clochardisé» par ses allées boueuses en hiver et poussiéreuses en été, ses caves inondées, ses détritus éparpillés, ses chiens et ses chats errants, et son hideux décor urbain forgé par un vieux système de gouvernance qui ne fonctionnait qu’au registre de la médiocrité et de la régression avancée…
Par S.Benali